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À vos marques!
Au temps de saint Paul, plusieurs compétitions sportives, dont les jeux olympiques, réunissaient des athlètes provenant de toutes les régions de la Grèce. Ces jeux panhelléniques étaient toujours organisés en l'honneur des dieux. Par exemple, les Jeux d'Olympie étaient célébrés en l'honneur de Zeus Olympios, le dieu des dieux, le juge et l'arbitre suprême des compétitions. «Athlètes et fidèles, unis dans leurs croyances, venaient assister aux Jeux et célébrer Héraclès qui, grâce à sa force, avait accédé à l'immortalité. Par l'exercice du corps qui révélait sa force divine lors des épreuves, les concurrents honoraient et remerciaient les dieux» (Le Monde de la Bible, no. 160, juillet-août 2004, p. 26). Les Jeux qui avaient lieu à Athènes honoraient la déesse Athéna protectrice de la ville et donnaient lieu non seulement à des activités sportives mais aussi à des activités religieuses comme des sacrifices et des processions dans les rues de la ville jusqu'au Parthénon. Tous ces Jeux ont été interdits à partir de 393 ap. J.-C. par un édit de l'empereur Théodose I dans le cadre de sa lutte contre le paganisme.
C'est en pensant à ces Jeux qui jouissaient d'une grande popularité que Paul se compare à un athlète du Christ. Ses nombreux voyages missionnaires ont fait de lui un coureur de fond, portant bien haut de ville en ville le flambeau de l'Évangile. Comme il le fait ailleurs dans ses lettres, Paul propose aux Corinthiens de suivre son exemple et de considérer leur vie dans la foi comme une course à la suite du Christ. Ils ont bien besoin de se ressaisir et de se livrer à une discipline d'athlète car leur communauté a été agitée par plusieurs conflits. Il leur écrit notamment : Ne savez-vous pas que, dans les courses du stade, tous courent, mais un seul obtient le prix? Courez donc de manière à le remporter. Tout athlète se prive de tout; mais eux, c'est pour obtenir une couronne périssable, nous une impérissable. Et c'est bien ainsi que je cours, moi, non à l'aventure; c'est ainsi que je fais du pugilat, sans frapper dans le vide. Je meurtris mon corps au contraire et le traîne en esclavage, de peur qu'après avoir servi de héraut pour les autres, je ne sois moi-même disqualifié (1 Corinthiens 9, 24-27).
L'arrivée de septembre nous place sur la ligne de départ des activités pastorales. Beaucoup de personnes dans nos communautés vont prendre part à la course, chacune dans sa discipline, dans ses lieux d'engagement. Il y aura beaucoup de travail à accomplir, en particulier dans le domaine de la catéchèse.
À vos marques!… Prêts!… Partez!… Mais avant de nous élancer, regardons les athlètes qui, quelle que soit leur discipline, se concentrent, réunissent leurs forces physiques et mentales, afin de s'investir tout entier dans leur épreuve et se surpasser. Regardons aussi Jésus. Avant d'entreprendre sa mission et avant même plusieurs actions importantes, Jésus s'est isolé pour se centrer sur son Père. C'était le secret de son endurance, de sa fidélité et de sa transparence au visage du Père.
Toute implication pastorale exige de la confiance, de l'endurance et de la persévérance. Si nous ne voulons pas nous disperser, nous épuiser et déclarer forfait, il nous faut, avant de nous mettre en piste, nous concentrer sur la personne du Christ, en consacrant du temps à la prière, à la lecture méditée de l'Évangile, au ressourcement spirituel. Cette discipline est une promesse de succès dans notre engagement..
Yves Guillemette, ptre
Directeur du Centre biblique et du Site InterBible
Curé de la Paroisse Saint-Léon de Westmount
Président de la Société catholique de la Bible
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