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chronique du 1er novembre 2005
 

Proposer Jésus Christ... Parole de Dieu aujourd'hui

Le thème du Dimanche de la Bible de cette année évoque le projet diocésain d’éducation à la foi en même temps qu’il fait un clin d’œil à un événement qui a profondément transformé la vie de l’Église. En effet, il y a 40 ans, le Concile Vatican II promulguait la Constitution dogmatique sur la Révélation divine, connue également sous le nom de Dei Verbum. Rappelons qu’il n’y a que deux Constitutions dogmatiques, l’autre étant Lumen Gentium et portant sur l’Église. C’est donc dire l’importance accordée à Dei Verbum pour fonder l’identité chrétienne.

     Réunie en Concile, l’Église se définit, dès le début du document, comme celle qui « écoute religieusement et proclame hardiment la parole de Dieu (Dei verbum) ». Une telle affirmation ne nous étonne guère aujourd’hui, car les Saintes Écritures font partie de notre pratique chrétienne. En fait, nous sommes les héritiers de la révolution biblique qui a été déclenchée le 18 novembre 1965 par la promulgation de Dei Verbum.

     Un peu d’histoire nous rappelle que la Bible, depuis la Réforme protestante, avait progressivement perdu du terrain dans la vie des catholiques. Une mise en garde sur la manière de la lire avec prudence et à la lumière de la tradition a souvent été comprise comme une interdiction formelle. Les plus âgés s’en rappellent sans doute. Le plus souvent, le contenu de la Bible était réduit à une sélection de morceaux choisis que l’on adaptait et publiait dans des manuels d’histoire sainte. Heureusement que les évêques réunis en Concile ont compris que le mouvement biblique catholique, né au début du XXe siècle, ne pouvait plus être freiné. Aussi, déclarent-ils, à propos de la Sainte Écriture dans la vie de l’Église : « Il faut que l’accès à la Sainte Écriture soit largement ouvert aux chrétiens. (…) De même le Saint Concile exhorte avec force et de façon spéciale tous les chrétiens à acquérir par la lecture fréquente des divines Écritures, une science éminente de Jésus Christ (Ph 3,8), car ignorer les Écritures, c’est ignorer le Christ ».

     Les Écritures Saintes occupent une place centrale car elles sont un témoignage rendu à la révélation que Dieu donne de lui-même en s’adressant aux humains « comme à des amis, et converse avec eux pour les inviter à entrer en communion avec lui et les recevoir en cette communion ». Dieu achève de se révéler en Jésus Christ, car il est la Parole définitive de Dieu sur lui-même et sur son projet de salut pour les êtres humains. Cette révélation nous parvient à la fois par les Écritures et la Tradition vivante de l’Église. Il apparaît clairement que le Christ Jésus est au cœur de l’existence non seulement de l’Église mais aussi de tout chrétien.

     Si nous voulons que Jésus soit Parole de Dieu aujourd’hui, il ne suffit pas de posséder une Bible. Il faut surtout l’ouvrir et la lire. Il faut aussi nous mettre en mode d’accueil par la prière, afin que le Christ ouvre notre cœur à l’intelligence des Écritures et nous fasse voir comment le don de Dieu nous rejoint dans l’aujourd’hui de notre vie. Nous serons alors en mesure de connaître les sujets de conversation préférés de Dieu et d’entrer à notre tour en dialogue avec lui.

Yves Guillemette, ptre
Directeur du Centre biblique et du Site InterBible
Curé de la Paroisse Saint-Léon de Westmount
Président de la Société catholique de la Bible

 

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