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Coups de coeurs
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chronique du 18 décembre 2007
 

Permettez-voi de vous déranger!

À la manière des historiens de son époque, l’évangéliste Luc s’intéresse aux repères chronologiques et situe la naissance de Jésus dans le cadre général de l’histoire du monde connu de son temps, soit l’empire romain. Mais il fait surtout œuvre de théologien, car il se considère comme un serviteur de la Parole. Saint Luc insiste pour montrer que le salut de Dieu, qui est la personne de Jésus, s’inscrit dans la trame de l’histoire. Les destinataires de l’évangile, de culture gréco-romaine, ne sont pas sans ignorer que l’empereur Auguste, à l’époque où Jésus est né, s’était distingué par ses efforts pour instaurer la paix dans l’Empire. Des historiens romains avaient salué sa naissance comme l’avènement d’un temps de salut. C’est sur cette toile de fond que Luc démontrera que le salut intégral de la personne humaine est un don de Dieu et non de l’empereur divinisé aussi auguste soit-il. Le salut ne s’impose pas par la force des armes ou par les tractations politiques mais par la seule puissance de la vie et de l’amour.

  La naissance de Jésus acquiert toute sa signification lorsqu’elle est mise en relation avec la résurrection. Le message de l’ange aux bergers est énoncé dans les termes de la première prédication missionnaire : Dieu, en ressuscitant son Fils Jésus, l’a fait Seigneur et Christ. C’est ce nom et nul autre qui peut apporter le salut et répondre aux aspirations de vie et de bonheur des êtres humains. Ainsi, quand Luc raconte la naissance de Jésus, il entend bien nous faire part de la venue dans l’histoire du Fils de Dieu qui a été reconnu Sauveur du monde par sa résurrection. Ce salut est un don que Dieu accorde à tous les êtres humains qu’il aime. C’est en accueillant Jésus que ceux-ci apprendront à vivre en paix entre eux et avec Dieu.

Une Bonne Nouvelle à partager

  La naissance d’un enfant suscite toujours une grande joie non seulement pour son père et sa mère mais aussi pour tous les membres de la famille et les amis. L’enfant nouveau-né est une bonne nouvelle à partager. Marie et Joseph ont éprouvé la joie et le bonheur d’accueillir, dans leur vie de couple, l’enfant Jésus. Mais cet enfant était aussi un don de Dieu à l’humanité. Dieu avait alors toute les raisons du monde de se réjouir et de faire participer à sa joie les bergers qui avaient établi leur bivouac non loin du lieu de la naissance : Soyez sans crainte, car voici que je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui vous est né un Sauveur, dans la ville de David. Il et le Messie, le Seigneur (Luc 2, 10-11) La suite du texte raconte que les bergers sont aussitôt accourus pour constater l’événement. Dieu venait de faire les premiers heureux et l’enfant Jésus prenait place dans leur vie. Chaque fête de Noël nous donne l’occasion de renouveler l’accueil que nous réservons à Jésus dans notre vie et d’y trouver notre joie.

Un regard sur l’avenir

  Même s’il est tout petit, l’enfant prend beaucoup de place dans la vie de ses parents. Il les oblige à s’ajuster à ses besoins, puisqu’il dépend entièrement d’eux. De plus, ses parents mesurent tout ce qu’ils auront à lui apprendre. Il faudra lui inculquer des habitudes, lui enseigner un art de vivre, lui transmettre des connaissances, l’amener à la découverte de sa relation avec le Seigneur afin de l’inscrire dans une tradition humaine et religieuse. L’objectif est de le conduire à l’âge adulte. L’éducation d’un enfant est un projet dans lequel les parents doivent beaucoup investir de leur personne. Mais ils sont nombreux aussi les parents qui reconnaissent avoir beaucoup appris de leurs enfants.

  Un enfant, parce qu’il porte un regard neuf sur le monde qui l’entoure, nous apprend à nous émerveiller et à redécouvrir la beauté et la simplicité de ce qui nous est devenu par trop familier. Ses nombreuses questions, exprimées sous la forme de «pourquoi ?» et de «qu’est-ce que ceci ou cela?», nous obligent à aller droit au but pour satisfaire sa soif de connaître. S’il arrive à l’enfant de poser des questions concernant le sens de la vie, il réveille nos propres interrogations et attend de nous une réponse où l’on ne peut faire l’économie de la vérité. Il amène ainsi les adultes à préciser leur échelle de valeurs.

  Chacun sait qu’un enfant apprend beaucoup en imitant les adultes qui l’entourent, de sorte que son comportement reflète celui de ses parents. Par la grande confiance qu’il met dans les adultes dont il se sait aimé, l’enfant leur apprend ainsi à être vrais et authentiques, à exprimer les valeurs et les convictions qui structurent leur vie, à atteindre toujours plus de cohérence et d’équilibre dans leur façon de vivre. L’éveil et l’éducation à la foi des enfants permet aux parents de renouveler leur relation avec le Seigneur, de formuler leur propre foi et de l’incarner dans leur vie quotidienne afin d’être des témoins crédibles de la foi qu’ils proposent leurs enfants. Cette mission éducative, nos communautés chrétiennes commencent depuis quelques années à se la réapproprier.

Notre avenir avec Jésus

  Chaque fête de Noël est l’occasion de nous rappeler avec attendrissement que le Fils de Dieu a fait ses premiers pas sur la terre comme chacun et chacune d’entre nous. Il s’est présenté parmi nous comme un petit enfant qui prendra progressivement sa place dans le monde des humains. En bons parents, Marie et Joseph ont dû faire son éducation à partir de l’enseignement que Dieu a légué à son peuple. À l’âge de douze ans, ils conduisent Jésus au Temple de Jérusalem pour l’incorporer officiellement dans la communauté du peuple de Dieu. À cette occasion, Jésus leur apprend qu’il doit consacrer sa vie aux affaires de son Père. Plus tard, alors qu’il exerce son ministère de prédication, il apprend à sa mère et à sa parenté que le bonheur consiste à écouter sa Parole et à la mettre en pratique.

 Les évangiles ne s’attardent pas outre mesure à nous raconter en long et en large l’enfance de Jésus (pour la plus grande déception de certaines personnes). L’important, c’est ce que Jésus a accompli durant sa vie d’adulte, c’est la Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu qu’il a proclamée et mise en œuvre. De même que nous regardons un enfant en songeant à l’adulte qu’il sera, nous sommes invités à contempler, dans l’enfant de la crèche, l’envoyé de Dieu. Dans les bras de Marie, il a déjà beaucoup à nous apprendre sur Dieu et sur nous-mêmes.

  Jésus nous révèle que notre Dieu n’est pas menaçant; il est la Bonne Nouvelle d’un Dieu qui nous aime si fort qu’il veut partager sa vie avec nous. Jésus ne demande qu’à être accueilli dans la foi et à prendre sa place dans notre existence. Comme tout enfant, il risque de bousculer nos habitudes, mais c’et pour que nous nous laissions interpeller par sa Parole. Comme l’enfant qui ne passe jamais inaperçu, Jésus nous apprend qu’il est sans cesse présent à nos côtés, même si, en raison de situations personnelles parfois difficiles, nous serions portés à en douter. Il nous invite à considérer notre vie avec la confiance et l’espérance que Dieu place en nous. De même qu’un enfant exige beaucoup d’attention, Jésus nous demande de nous occuper de lui en laissant à sa Parole le soin de façonner notre vie. Le message de l’ange adressé aux bergers désignait Jésus comme le Sauveur. Jésus est notre salut car il se présente comme celui qui peut répondre à nos attentes de bonheur et à notre soif de mener une vie pleine de sens. Il nous révèle notre dignité de fils et de filles de Dieu.

 

Chronique précédente :
L'espérance de la vie en plénitude