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Coups de coeurs
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chronique du 20 mars 2012
 

Comme un grain de blé déposé en terre,
l'amour est abandon de soi

L’heure et venue pour le Fils de l’homme d’être glorifié.
Amen, amen, je vous le dis :
Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul;
mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit.
Celui qui aime sa vie la perd;
celui qui s’en détache en ce monde
la garde pour la vie éternelle.
(Jean 11, 23-25)

     Elle est simple et belle, mais surtout riche et évocatrice de sens cette image du grain de blé déposé en terre que Jésus utilise pour parler de sa mort. Malgré sa petitesse, le grain de blé est doté d’un potentiel extraordinaire car il renferme la vie qui s’épanouira en épi. En se comparant au grain de blé, Jésus aborde sa mort avec confiance et espérance, car il voit sa mort comme le don de sa vie, un don qui sera fécond et fera naître une moisson de disciples. Une telle façon d’envisager sa mort, ou plutôt de remettre sa vie, ne peut qu’exprimer un amour total, intense, ultime.

     Cet amour-là, beaucoup de personnes en font l’expérience et sont en mesure de le comprendre. Pensons par exemple aux parents qui se donnent, et donnent le meilleur d’eux-mêmes, et même jusqu’à donner leur vie, pour que vivent leurs enfants. Pensons aussi à cet homme qui chaque jour visite son épouse atteinte de la maladie d’Alzheimer, ou à cette femme qui met en veilleuse son travail pour prendre soin d’un parent en fin de vie. Ces personnes vivent des situations qui les apparentent à un grain de blé déposé en terre pour qu’un autre puisse vivre dignement. Il y a dans cette générosité, dans ce don de soi, quelque chose qui se rapproche de la parole de Jésus : Celui qui aime sa vie la perd; celui qui s’en détache en ce monde la garde pour la vie éternelle (Jean 11, 25).

     Une grande vérité se dégage de ces expériences humaines autant que de la destinée de Jésus. Il est impossible d’aimer sans se donner complètement. On ne peut aimer à moitié. L’amour est dépassement de soi, sans calcul. Un amour intéressé n’est pas un amour vrai, c’est un amour de soi à travers l’autre, un amour égoïste qui met l’autre à son service. L’amour qui se dépasse, l’amour qui rencontre et sert l’autre, un tel amour est toujours fécond, car il favorise la vie de l’autre, il crée l’autre pour une vie meilleure.

     Jésus se dépose dans notre terre, il s’offre même en nourriture, en pain partagé, afin que, communiant à son amour et à sa vie, nous soyons à notre tour vie donnée et partagée. Il ne sera plus un grain de blé seul, nous serons grains de blé avec Lui, pour devenir un pain partagé pour la vie de nos enfants, pour la vie de notre époux et de notre épouse, pour la vie de nos frères et de nos sœurs. Nos jours deviendront eucharistie, dans le prolongement de l’eucharistie du Christ dont nous faisons mémoire le dimanche, jour de sa résurrection.

 

Yves Guillemette, ptre

 

Chronique précédente :
Propos intempestifs sur la mission
Matthieu 28, 16-20