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Bible et culture
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chronique du 16 septembre 2011

 

Attention quand vous citez le Cantique des cantiques !

Pour l'amour de Dieu

Pour l’amour de Dieu
Drame sentimental de Micheline Lanctôt (Québec 2011)
avec Madeleine Péloquin, Victor Trelles Turgeon, Ariane Legault et Geneviève Bujold
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En 1959 à Montréal, Léonie, 11 ans, a une seule amie : sœur Cécile, qui est aussi son enseignante. La mère de Léonie ne voit pas la chose de façon favorable, mais elle ne contrôle pas sa fille, très pieuse. Arrive le frère Malachy, un jeune Dominicain originaire de Porto-Rico, bien joli de sa personne. Léonie comme Cécile tombent sous le charme de Malachy, qui lui-même se voit ardemment attiré par Cécile. La jeune Léonie, jalouse, prend très mal ce début de relation, encore très chaste. Elle détruit une lettre, qui a toutes les apparences d’une brûlante lettre d’amour, que Cécile destine à Malachy. Pire, Léonie, en confession, dénonce Cécile et Malachy.

Commentaire

     Alors que la mode est plutôt de régler des comptes, non sans raison, avec les communautés religieuses, l’actrice et réalisatrice Micheline Lanctôt adopte une tout autre approche. Son film porte un regard plein de tendresse, mais sans nostalgie, sur le Québec d’avant la Révolution tranquille.

     Les grandes lignes du scénario sont assez prévisibles, mais il ne s’agit pas non plus d’un suspense. Le film joue plutôt sur de subtiles ambigüités. Ainsi le drame arrive par une lettre que sœur Cécile confie à Léonie pour que celle-ci la remette au père Malachy. La jeune fille ne peut se retenir de la lire puis, en colère, la jette dans une bouche d’égout. La mère de Léonie a vent de cette lettre, qu’elle juge être une « cochonnerie ». Or, il s’agit en fait d’un extrait d’un livre biblique : le Cantique des cantiques!

     Cela dit, il est vrai que Malachy et Cécile brûlent l’un pour l’autre, tout en brûlant aussi pour Jésus (qui apparaît dans des scènes oniriques). Le film pose implicitement la question du célibat des prêtres et des religieux, mais son propos principal est ailleurs, en dehors même de la religion dirais-je, soit dans l’absolu : quel est au juste le plus grand amour, et quelle est la plus grande source de bonheur?

     Le récit principal, en 1959, est encadré par un prologue et un épilogue qui se déroulent à notre époque. Cécile, toujours religieuse, est alors incarnée par Geneviève Bujold. La grande dame du cinéma international apparaît ici dans un petit rôle, mais elle offre néanmoins une performance très touchante, et remplie de noblesse. En bref, un bien beau film, avec une histoire d’amour bien ficelée, à la fois très chaste et très torride.

Richard Côté

 

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