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Bible et culture
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chronique du 25 octobre 2013

 

Jérusalem, en Imax

Jerusalem

Jerusalem
National Geographic, 2013
www.jerusalemthemovie.com

Par des prises de vue à couper le souffle et des rencontres inattendues, le film Jérusalem offre la chance de voyager à Jérusalem à petit prix. Tourner un film en Imax sur Jérusalem est un vrai tour de force, car la « ville sainte » est imprégnée d’une profonde ferveur religieuse, extrêmement diversifiée sur une toute petite surface.

      Le film évolue au fil des témoignages de trois jeunes femmes : une juive, une chrétienne et une musulmane. Farah Ammouri, une jeune femme musulmane, est la première à nous guider dans Jérusalem. En passant par la porte de Damas, les premiers plans la montrent dans le cœur du quartier musulman de la vieille ville de Jérusalem. Dans ses premières paroles, elle partage sa vision de Jérusalem et l’amour qu’elle lui porte. Jérusalem est pour elle, avant tout, sa famille. La seconde à s’exprimer est Revital Zacharie, une jeune femme juive. Quant à elle, ses premières paroles se portent sur l’origine de sa famille et des juifs vivant à Jérusalem. Elle explique que Jérusalem est néanmoins le lieu d’origine, leur « haut lieu ». Finalement, Nadia Todras, une femme chrétienne, partage son moment coup-de-cœur à Jérusalem : la procession des rameaux et les fêtes liées à la Pâques. Les événements de Pâques demeurent proches des événements de la Passion du Christ et sont ainsi vécus avec profondeur. Tour à tour, sans ordre précis, elles prennent la parole pour lever le voile sur des moments de foi vécus en famille, les lieux qu’elles chérissent, leurs désirs pour Jérusalem, ce qui a amené leur famille à s’établir en Terre Sainte.

      Entremêlé à leurs récits, le film tente de mieux comprendre Jérusalem : pourquoi Jérusalem a-t-elle un rôle aussi important dans l’histoire, particulièrement pour les trois religions? Qu’est-ce qui explique l’importance des trois lieux saints les plus importants à Jérusalem, à la fois pour le judaïsme, le christianisme et l’islam? Quelle valeur Jérusalem a-t-elle pour l’archéologie?

      J’ai particulièrement « vibré » lors des témoignages d’amour des jeunes femmes sur Jérusalem. L’amour pour Jérusalem a marqué l’histoire, parfois tragiquement, et façonne toujours ceux qui y passent. En suivant les jeunes femmes, le film rend vraiment justice à Jérusalem.

      De plus, de nombreuses prises d’images sont saisissantes : du souk dans le quartier musulman aux moments forts des trois grandes religions à Jérusalem, nous avons de quoi nous émerveiller. Je vous invite à remarquer la présentation du lieu de la crucifixion du Christ à l’époque de l’événement. Le plan est remarquable : la crucifixion a eu lieu hors des murs de Jérusalem et les murs ont plus tard inclus ce lieu dans la ville. Aussi, à partir du mur existant, Jérusalem propose une reconstitution du Temple de grande qualité.

      La ligne narrative donnée par le narrateur se résume ainsi : chacun vit « dans leur quartier, dans leur Jérusalem ». Il n’y a là rien de sûr. En toute évidence, les groupes ne sont pas complètement hermétiques. Je vous donne quelques exemples. De nombreux juifs coupent à l’intérieur du quartier musulman pour se rendre au mur Occidental, même si certains contournent le mur pour l’éviter. La porte de Jaffa sert à tous et la Via Dolorosa (le chemin de croix) commence dans le quartier musulman (et même dans une mosquée!). Il est vrai que si vous semblez perdu et que vous quittez le quartier musulman pour le quartier juif, on pourrait vous faire signe que c’est une erreur… Et inversement. Mais somme toute, tous les groupes s’entrecroisent, chaque groupe entend les cloches (christianisme), le son marquant le début du Shabbat (judaïsme) et les appels à la prière (islam). Chaque groupe contemple l’extravagance des vêtements de l’autre groupe. La vie de Jérusalem est rythmée par les fêtes religieuses de chaque groupe et nécessite de constants ajustements. Le film a toutefois raison que les « rencontres » sont, trop souvent, superficielles. Des rencontres authentiques et profondes existent néanmoins.

      S’il fallait mettre un bémol, c’est plutôt les descriptions de Jérusalem, au niveau historique et archéologique. Dans la portion plus archéologique, nous sommes accompagnés par l’archéologue renommée Jodi Magness. Je ne peux m'empêcher de me demander pourquoi le film ne présente pas plus en profondeur des sites archéologiques de Jérusalem, mais fait plutôt découvrir Massada et Qumrâm. Le film aurait pu nous présenter d’autres sites situés à Jérusalem, tel que le Tombeau des Rois ou plus en profondeur l'Ophel, la Cité de David et le mont des Oliviers. Les explications sur l’importance géographique et historique de Jérusalem restent sommaires : conséquemment, elles m'ont laissé sur ma faim. Il va sans dire que faire le tour de Jérusalem en approximativement 45 minutes exige des choix et parfois des simplifications.

      Le film Jérusalem saura vous émerveiller. Pour connaître l'horaire de projection au Canada, veuillez consulter cette page.

Julie Tanguay

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