Le gouffre entre pauvres et riches se creuse toujours plus! 

Actualité « Le président Bush invite les Américains à reprendre confiance dans l'économie américaine. À l'approche des Fêtes, il souligne l'importance de consommer. »

Les Écritures « Un pauvre du nom de Lazare est jeté sur le seuil de sa porte, couvert d'ulcères. Il aspire à se rassasier des retombées de la table du riche, mais même les chiens viennent lécher ses ulcères. » (Lc 9,16-19)

L'hiver afghan arrive d'un seul coup et tue un grand nombre d'enfants. L'an dernier, dans la région de Herat, 110 enfants sont morts de froid dans un camp pour personnes déplacées de l'intérieur lorsque les températures ont brutalement chuté à moins 26 ºC. Il n'était pas rare qu'une mère se réveille le matin avec un enfant mort dans les bras. Plus d'un million d'enfants sont nés en Afghanistan durant la dernière année et leur vie est en danger. En moyenne, un enfant sur deux souffre de malnutrition et un enfant sur quatre est condamné à mourir d'une cause évitable avant l'âge de cinq ans. Les Afghans forment la plus grande communauté de réfugiés au monde. Près de sept millions de personnes ont fui le pays. Elles arrivent épuisées et terrifiées aux frontières, les mains vides, sans vivres, sans eau, sans abri,. Pour ajouter à ce drame, ces populations fuient le déluge de bombes qui s'abat sur leurs villes et villages.

     Pendant ce temps, en Occident, nous célébrons copieusement le temps des Fêtes dans une orgie de consommation. Noël évoque la naissance d'un enfant pauvre et réfugié. Que son cri entendu dans les grottes d'Afghanistan nous atteigne en plein coeur! Que ces soeurs et frères soient invités à entrer dans la Maison commune et prennent place à la table de l'humanité en toute dignité et justice.

Les Écritures (Luc 16, 19-31)

Un homme est riche, vêtu de pourpre et de lin fin. Il festoie chaque jour brillamment. Un pauvre du nom de Él'azar (Dieu aide) est jeté sur le seuil de sa porte, couvert d'ulcères. Il aspire à se rassasier des retombées de la table du riche, mais même les chiens viennent lécher ses ulcères.

Un grand abîme existe

C'est toi Él'azar, enfant jeté à la rue en bas âge, cireur de bottes, gardien d'autos, mendiant, délinquant, inhalant la colle de l'oubli!

C'est toi Él'azar, aux boyaux torturés pas la faim, au visage émacié et aux seins efflanqués!

C'est toi Él'azar, mère esseulée, chargée d'une nombreuse marmaille, bénéficiaire de notre aide sociale!

C'est toi Él'azar, fuyant la mort, réfugié dans les camps, sans nom, sans patrie, sans destinée!

C'est toi Él'azar, autochtone parqué dans tes réserves, exilé sur ta propre terre!

C'est toi Él'azar, crevant dans les mouroirs du monde, ulcéré par le sida et le mépris!

Mange nos miettes, Él'azar, dispute-les aux chiens.

Mange les miettes des retombées économiques.

Mange ton panier de Noël, du moins une fois l'an.

Mange les surplus de nos supermarchés.

Mange ce que nous rejetons dans les poubelles.

Mange le pain de la charité; celui de la justice n'existe pas pour toi.

Mange le pain de l'humiliation et bois les larmes de l'amertume et de la colère.

Él'azar, tu sais, sur terre, il existe un grand abîme.

Pour le combler, que Dieu nous vienne en aide, Él'azar!

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