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Justice sociale
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chronique du 11 juin 2004
 

Le Canada et le monde devront s'engager à long terme en Haïti

« La communauté internationale devra faire une contribution importante afin de soutenir les institutions démocratiques d'Haïti… Seul un engagement à long terme pour aider le pays permettra d'assurer sa stabilité et sa prospérité. Les efforts timides du passé ont été insuffisants. Nous ne pouvons pas nous permettre d'échouer cette fois-ci. »

Kofi Annan, secrétaire-général de l'Organisation des Nations unies, dans un discours au Parlement fédéral canadien. Propos rapporté par Sylvain Larocque, le 10 mars 2004 dans La Presse canadienne.

La parabole du bon Samaritain

Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, lorsque des brigands l'attaquèrent, lui prirent tout ce qu'il avait, le battirent et s'en allèrent en le laissant à demi-mort. Il se trouva qu'un prêtre descendait cette route. Quand il vit l'homme, il passa de l'autre côté de la route et s'éloigna. De même, un lévite arriva à cet endroit, il vit l'homme, passa de l'autre côté de la route et s'éloigna.

Mais un Samaritain, qui voyageait par là, arriva près du blessé. Quand il le vit, il en eut profondément pitié. Il s'en approcha encore plus, versa de l'huile et du vin sur ses blessures et les recouvrit de pansements. Puis il le plaça sur sa propre bête et le mena dans un hôtel, où il prit soin de lui. Le lendemain, il sortit deux pièces d'argent, les donna à l'hôtelier et lui dit : « Prends soin de cet homme; lorsque je repasserai par ici, je te paierai moi-même ce que tu auras dépensé en plus pour lui. »

Jésus ajouta : « Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de l'homme attaqué par les brigands? » Le maître de la loi répondit : « Celui qui a été bon pour lui. » Jésus lui dit alors : « Va et fais de même. »

Qui est le prochain d'Haïti?

     Le long de la route qui conduit à la démocratie et au développement, Haïti est attaquée par les brigands qui lui ont tout volé et l'ont laissée exsangue et presque sans vie.

L'ambassadeur des États-Unis arrive le premier sur le lieu du crime.

     « Les États-Unis ont été les principaux fournisseurs d'aide économique à Haïti, affirme-t-il. Il envoie aussitôt des militaires pour occuper le pays et se scandalise des violences commises par Aristide : "Son échec à adhérer aux principes démocratiques a contribué à la polarisation profonde et à l'instabilité violente que nous constatons en Haïti aujourd'hui. Ses propres actions ont remis en question son aptitude à continuer de gouverner Haiti." »

     Ce que M. l'ambassadeur Foley oublie de dire, c'est que les États-Unis ont organisé et financé le coup d'état contre le gouvernement démocratiquement élu de M. Jean-Bertrand Aristide en 1990, qu'ils ont soutenu la dictature militaire du général Cédras en 1991, qu'ils ont occupé militairement Haïti jusqu'en 1999, qu'ils ont replacé le président Aristide en lui imposant des conditions humiliantes en 1994 et qu'ils viennent de l'obliger à partir de nouveau.

Le deuxième à venir à la rescousse fut l'envoyé du Fond Monétaire International.

     Il ausculte le malade avec des gants blancs et formule l'ordonnance pour sa guérison. Des coupures chirurgicales dans les dépenses de l'État, en particulier en éducation et en santé. L'abaissement du salaire minimum de 3$ par jour, jugé excessif, afin d'attirer les investisseurs par une main d'œuvre à bon marché. Le payement des arrérages de la dette extérieure aux créanciers étrangers. La levée des barrières tarifaires qui protégeaient les quelques produits haïtiens comme le riz, le sucre et la maïs, les aliments de base de la population. C'est ainsi qu'en quelques années, la petite Haïti, la plus appauvrie d'Amérique, est devenue la quatrième plus importante importatrice de riz des États-Unis, après le Japon, le Mexique et le Canada.

Monsieur Andy Apaid passait près des lieux. Il s'arrêta.

     Fils d'Haïtiens d'origine libanaise, citoyen américain, il préside le groupe des 184 organisations de la société civile. C'est un industriel, propriétaire de la compagnie Alpha. Il est le plus grand employeur du pays: plus de 4 000 travailleuses suent et peinent des semaines de 78 heures à 0,68$ PAR JOUR, alors que le salaire minimum quotidien est de 1,50$.

Un médecin cubain s'en allait à un polyclinique dans les montagnes.

     Il arrivait comme coopérant à Haïti pour une période de deux ans. Il se rendait dans une petite municipalité de l'arrière-pays. Il s'arrêta, recueillit la petite Haïti sur sa mule et l'amena à l'hôpital où elle fut opérée et prise en charge par une équipe de spécialistes cubains.

     Depuis 1999, après un accord bilatéral avec la République voisine de Cuba, 350 médecins spécialistes et quelques 200 autres professionnels de la santé travaillent dans une centaine de municipalités d'Haïti pour prêter main forte à leurs confrères et consœurs haïtiens. Ils sont payés 100$US par mois et reçoivent aussi du gouvernement haïtien le gîte et le couvert.

     Finalement, qu'en pensez-vous ? « Lequel de ces hommes vous semble avoir été proche d'Haïti attaquée par les brigands? » « Va et fais de même. »

Claude Lacaille

Source: Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

Chronique précédente :
Ne faites pas de la Terre un repaire de bandits!

 

 

 

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