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Justice sociale
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chronique du 16 janvier 2009
 

Intercession pour les enfants de Gaza

caricature

Genèse, 16 1-16

Saraï, la femme d'Abram, ne lui avait pas donné d'enfant. Mais elle avait une esclave égyptienne nommée Agar. Saraï dit à son mari : « Tu vois : le Seigneur m'a empêchée d'avoir des enfants. Je pourrai peut-être avoir un fils grâce à mon esclave. Passe la nuit avec elle. » Abram accepta la proposition de Saraï. Saraï prit alors son esclave Agar et la donna comme femme à Abram son mari. Il y avait dix ans qu'Abram habitait le pays de Canaan. Abram passa la nuit avec Agar, qui devint enceinte. Quand elle sut qu'elle attendait un enfant, elle regarda sa maîtresse avec mépris. Saraï dit alors à Abram : « A toi de supporter les conséquences de l'injure qui m'est faite ! C'est bien moi qui ai mis mon esclave dans tes bras, mais depuis qu'elle s'est vue enceinte, elle s'est mise à me mépriser. Que le Seigneur soit juge entre toi et moi ! » Abram lui répondit : « C'est ton esclave, elle est en ton pouvoir. Fais-lui ce qui te plaît. » Alors Saraï maltraita tellement Agar que celle-ci s'enfuit dans le désert.

L'ange du Seigneur la vit près de la source qui est sur la route de Chour et lui demanda : « Agar, esclave de Saraï, d'où viens-tu et où vas-tu ? » Elle répondit : « Je me suis enfuie de chez ma maîtresse. » — « Retourne auprès de ta maîtresse, reprit l'ange, et sois-lui soumise. Le Seigneur te donnera des descendants en si grand nombre qu'on ne pourra pas les compter. Tu vas avoir un fils. Tu l'appelleras Ismaël, car le Seigneur a entendu ton cri de détresse. Ton fils sera comme un âne sauvage. Il combattra contre tous et tous combattront contre lui. Il vivra seul, à l'écart de tous ses semblables. »

Agar se demandait : « Ai-je réellement vu Celui qui me voit ? » et elle donna ce nom au Seigneur qui lui avait parlé : «Tu es El-Roï, le Dieu qui me voit.» C'est pourquoi le puits qui se trouve entre Cadès et Béred est appelé puits de Lahaï-Roï, ou puits du Vivant qui me voit. Agar mit au monde un fils que son père Abram nomma Ismaël. Abram avait quatre-vingt-six ans lorsque Agar lui donna ce fils.

Genèse 21 9-21

Un jour Ismaël, l'enfant que l'Égyptienne Agar avait donné à Abraham, était en train de jouer. Sara le vit et dit à Abraham : « Chasse cette esclave et son fils. Celui-ci ne doit pas hériter avec mon fils Isaac. »

Ces paroles firent beaucoup de peine à Abraham, parce qu'Ismaël était aussi son fils. Mais Dieu lui dit : « Ne sois pas contrarié au sujet de ton esclave et de son enfant. Accepte de faire tout ce que Sara t'a dit. En effet, c'est par Isaac que tu auras les descendants que je t'ai promis. Quant au fils de ton esclave, je ferai aussi naître de lui une nation, car il est ton fils. »

Tôt le lendemain matin, Abraham prit du pain et une outre remplie d'eau, les donna à Agar, lui mit l'enfant sur le dos et la renvoya. Elle alla errer dans le désert de Berchéba. Quand il n'y eut plus d'eau dans l'outre, elle abandonna l'enfant sous un arbuste ; puis elle alla s'asseoir à l'écart, à la distance d'un jet de flèche, car elle se disait : « Je ne veux pas voir mourir mon enfant. » Elle s'assit donc à l'écart et elle se mit à pleurer. Dieu entendit l'enfant crier, et du ciel l'ange de Dieu appela Agar : « Qu'as-tu, Agar ? lui demanda-t-il. N'aie pas peur. Dieu a entendu l'enfant crier là-bas. Debout ! Prends ton fils et tiens-le d'une main ferme, car je ferai naître de lui une grande nation. » Dieu ouvrit les yeux d'Agar et elle aperçut un puits. Elle alla y remplir l'outre et donna à boire à son fils. Protégé par Dieu, l'enfant grandit. Il habita dans le désert de Paran et devint un habile tireur à l'arc. Sa mère lui fit épouser une Égyptienne.

Commentaire

     Je me souviens d’avoir lu cette histoire dans un quartier pauvre de la banlieue de Santiago au Chili à des femmes qui travaillaient pour la plupart comme domestiques dans des maisons de riches. Elles se reconnurent dans l’histoire de cette femme esclave, détestée par la maîtresse et jetée à la porte. C’est que cette situation, elles l’avaient vue ou l’avaient expérimentée. Il n’est pas rare en effet que des jeunes filles autochtones ou paysannes soient envoyées en ville pour travailler comme employées domestique avec résidence dans la maison des maîtres. Ces jeunes femmes sont soumises à des horaires interminables, n’ont jamais de congé et sont souvent l’objet de sévices physiques et de harcèlement sexuel de la part des fils ou même du maître de maison. Si la maîtresse découvre que son employée est enceinte, elle la met tout simplement à la rue où il ne lui reste que la mendicité et la prostitution pour alternative. Quel n’a pas été mon étonnement de constater que cette même situation s’importait et se retrouvait telle quelle à Montréal parmi les employées domestiques immigrantes.

     L’histoire de Agar, la servante égyptienne qui a donné à Abraham un premier fils, nous est présentée ici comme un appel à la paix par un rabbin israélien. Toute esclave, toute étrangère et toute rejetée qu’elle fut pour sa rivale Sarah, Agar a été protégée, aimée et visitée par Dieu. Il s’agit en fait de la première personne à qui Dieu se montre dans la Bible. Dieu a entendu les cris d’un enfant qui meurt de soif dans le désert! « Qu'as-tu, Agar ? lui demanda-t-il. N'aie pas peur. Dieu a entendu l'enfant crier là-bas. Debout ! Prends ton fils et tiens-le d'une main ferme, car je ferai naître de lui une grande nation. »

     L’intercession qui suit est inspirée de ce texte : Israéliens et Arabes sont des frères ennemis. Ils sont fils et filles d’Abraham, bénis par Dieu et destinés à devenir de grands peuples. Si Dieu a ouvert les yeux de Agar pour lui faire découvrir un puits en plein désert, demandons-lui d’ouvrir les yeux des Israéliens d’aujourd’hui pour qu’ils puissent découvrir que ceux qu’ils bombardent et tuent dans ce même désert où Agar a été secourue, ce sont des hommes et des femmes qui ont le droit de vivre à leur côté et non des monstres, des adversaires, des démons à détruire.

Intercession d'un rabbi pour les enfants de Gaza

Lévi Weiman-KelmanRabbi Lévi Weiman-Kelman, est fondateur de la communauté Kol Ha Ne Shama. Il appartient à l’association israélienne « Rabbins pour les droits humains » et se fait l’avocat du pluralisme religieux dans une société extrêmement polarisée.

S’il y a un temps où il faut prier, c’est bien celui-ci.

S’il y a un lieu abandonné, Gaza est bien ce lieu.

Seigneur, qui est le Créateur de tous les enfants, entends notre prière en ce jour de malédiction. Dieu que l’on appelle « béni », tourne ton visage vers ceux-là, les enfants de Gaza. Qu’ils puissent expérimenter tes bénédictions, et ta protection.

Qu’ils connaissent la lumière et la chaleur, là où il n’y a qu’obscurité et fumée et un froid qui coupe et blesse la peau.

Tout-Puissant, qui sait faire des exceptions, ce qu’on appelle des miracles, fais une exception pour les enfants de Gaza. Sois pour eux comme un bouclier qui les protège de nous et des leurs. Épargne-les. Guéris-les. Fais qu’ils demeurent en sécurité. Délivre-les de la faim et de l’horreur, de la furie et du chagrin. Délivre-les de nous-mêmes et des leurs.

Restaure-leur l’enfance qui leur est volée, leur droit de vivre qui est u goût du ciel.

Rappelle-nous, Ô Seigneur, l’enfant Ismaël, qui est le père de tous les enfants de Gaza.

Comment l’enfant Ismaël était abandonné sans eau et comme mort dans le désert de Beershéba, dépourvu de tout espoir, à tel point que sa propre mère ne pouvait regarder sa vie qui s’épuisait.

Sois ce Seigneur, le Dieu de notre frère Ismaël, qui entendit son cri et envoya son ange pour réconforter sa mère Hagar.

Sois ce Seigneur, qui était avec Ismaël en ce jour, et tous les jours qui suivirent. Sois ce Dieu, le Tout-Miséricordieux, qui en ce jour, ouvrit les yeux d’Hagar et lui montra le puits, pour qu’elle puisse donner au petit garçon Ismaël de l’eau à boire et sauver sa vie.

Allah, que nous appelons Élohim, qui donne la vie, qui sait la valeur et la fragilité de chaque vie, envoie à ces enfants tes anges. Sauve-les, les enfants de ce lieu, Gaza. Gaza si belle et si misérable!

En ce jour, quand la trépidation et la rage et le deuil que nous appelons guerre, saisit nos cœurs et les remplit de cicatrices, nous t’invoquons, toi Seigneur dont le nom es Paix.

Bénis ces enfants, et garde-les du mal. Tourne ton visage vers eux, Ô Seigneur. Montre-leur, comme pour la première fois, lumière et bonté, et une surabondante générosité.

Regarde-les, Ô Seigneur, permets qu’ils voient ton visage.

Et comme si c’était pour la première fois, accorde-leur la paix.

(janvier 2009)

Les croyants et croyantes sont tous des fils et filles d’Abraham

Pour le Coran (l’Appel), révélation divine faite au prophète Muhammad, Abraham est un Envoyé, un Nabi, aussi bien que Isaac, Jacob et Ismaël. «Dans l’Écrit, commémore Ibrâhim, un juste, un Nabi…» Au rebelle qui revient vers Allah «nous lui donnons Is’hâq et Ya’qûb. Nous en faisons tous des nabis… Invoque Ismâ’il dans l’Écrit. Le voici, véridique en sa promesse, c’est un Envoyé, un Nabi.» Et dans la sourate dédiée à Marie, mère de Jésus, celui-ci est aussi un prophète incontournable. «Issa (Jésus) dit alors : ‘Me voici, je suis un serviteur d’Allah! Il m’a donné l’Écrit : Il fait de moi un inspiré! » Sourate 19 « MARYAM » (Marie)

Claude Lacaille

Source: Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

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