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La lampe de ma vie
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chronique du 7 septembre 2001
 

La souffrance est-elle «normale»?

QuestionPourquoi souffrir? Est-ce normal? Naturel ou pas, le Christ est passé par ce chemin très difficile - j'imagine! - : est-ce la seule façon pour aller au même endroit que lui? Alors pourquoi guérit-il si ce n'est pas pour enlever la souffrance? ou pour donner accès à une meilleure condition de vie? Ne faut-il pas être un peu « dérangé » pour suivre ce chemin? ou encore le faire volontairement parce que je ne connais pas d'autre chemin? (Anonyme, par Internet)
 

RéponseVous avez raison: dans la vie de Jésus, il semble y avoir une contradiction. D'une main, il visite et guérit les malades, les infirmes et les lépreux. Donc, Jésus s'oppose à la souffrance. De l'autre, voici qu'il meurt après les mauvais traitements que lui inflige une cohorte de soldats. Jésus a certainement souffert. Il soulage les autres de la souffrance, pourquoi n'en fait-il pas autant pour lui-même? N'y a-t-il pas là une contradiction? En y regardant de près, pas vraiment.

Tout faire pour aider

     Dans la vie de Jésus, comme dans la nôtre, les personnes en difficulté questionnent. Pas toujours directement, évidemment - parfois même elles ne demandent rien du tout - mais leur présence nous interpelle, nous invite à réfléchir, à agir. On se demande volontiers comment il serait possible de les aider ou - mieux ! - comment les assister dans leur propre effort pour changer les choses.

     Nous n'avons pas les mêmes moyens que Jésus, mais il est clair que nous cherchons aussi à soulager la souffrance de ceux que nous aimons et qui nous entourent. Nous sommes prêts à tout faire pour les aider. Et cela est normal. Une souffrance entrave très souvent le bonheur des gens. Lorsqu'ils s'en sortent, seuls ou avec d'autres personnes, la vie s'améliore.

Choisir de rester cohérent

     Autre est la souffrance de Jésus. Il choisit, même dans la tourmente, de rester fidèle à la mission de son Père. Un peu comme le fils du roi qui sait qu'il « risque » de subir les mauvais traitements de la part des employés infidèles: « Je vais envoyer mon fils bien-aimé; ils auront probablement du respect pour lui » (Lc 20,13). Les chances sont grandes qu'il ne soit pas entendu, écouté, reçu. Mais parce qu'il souhaite gagner les employés à sa cause... il prend le risque.

     La souffrance de Jésus n'a pas de sens en elle-même. Jésus ne choisit pas la souffrance parce qu'il aime la souffrance. Il choisit de rester fidèle à sa mission, celle de révéler le Père. Cette mission, parce qu'elle est mal comprise, aura pour conséquence le rejet de son message et de sa personne. Même en voyant s'organiser les forces d'opposition autour de lui, Jésus reste fidèle... jusqu'au bout.

La mort ou la vie !

     Si quelqu'un venait me voir, me disant: « J'aime la souffrance, je fais tout pour la multiplier... », je serais inquiet. Vous dites « dérangé »? Peut-être. À première vue, cela ne m'apparaîtrait pas très sain.

     Mais quelqu'un qui croit en l'Évangile, qui veut le vivre le mieux possible et qui subit l'incompréhension de son milieu peut souffrir. Cette personne fait des choix, s'y engage vraiment et y reste fidèle. Quand ce sont des choix de vie, d'amour, d'Évangile, de suite du Christ, même s'ils sont parfois difficiles à vivre, alors je n'ai aucune crainte.

     En fait, la souffrance fait partie de la vie. Il nous arrive de vouloir l'esquiver. Quiconque fait des choix véritables, qui engagent tout son être, sait qu'un jour la vie bousculera ses convictions. Quelle que soit la décision que nous prendrez, lorsqu'elle est sérieuse, vous choisirez quelque chose ou quelqu'un et vous devrez abandonner d'autres possibilités.

     Jésus a choisi Dieu, son Père. Il a choisi la Vie de Dieu, la vraie vie. Des personnes qui ont mal compris le sens de sa mission l'ont fait souffrir. Plutôt que d'étouffer la vie de Dieu, voilà qu'à travers cet événement, la vie nous est redonnée... en abondance (Jn 10,10). Autre paradoxe qu'il vaudrait la peine d'explorer.

Guylain Prince

Chronique précédente :
Les personnages du Nouveau Testament

 

 

 

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