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chronique du 5 septembre 2003
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Mourir à soi-même
Il est vrai que la vie change, se transforme un petit peu à chaque jour sans que nous en rendions compte. En même temps nous sommes conscients de conserver notre identité propre et en même temps des changements surviennent. Ces transformations sont régulières pour tous les humains. La réaction à ces changements fait la différence. Quelqu'un peut accepter ces changements ou faire des efforts considérables pour les bloquer. S'il s'ouvre à ces changements, il met son attention sur ce qu'il va découvrir de nouveau dans ces changements, même si cela n'est pas possible sans accepter de perdre quelque chose, de laisser mourir quelque chose en soi. En ce sens, mourir à soi-même devient une manière d'accepter les changements inévitables que la vie apporte aux humains. Ces transformations font perdre quelque chose d'acquis et orientent vers d'autres réalités mieux adaptées à la situation présente. Si la personne résiste de toutes ses forces à ces transformations, elle devient alors malheureuse, elle n'arrive plus à vivre. Si elle continue dans cette résistance, elle peut en arriver à dire avec Jonas dans sa baleine : « mieux vaut pour moi mourir que vivre » (Jon 4,3). Cette souffrance s'impose et elle peut même conduire à une forme de fatalité. En tenant compte de ces considérations, nous pouvons dire qu'il est vrai que la vie humaine se transforme tout au long de l'existence, que ces changements sont souvent accompagnés de souffrance, que l'attitude des humains envers cette réalité est déterminante et conditionne l'intensité de cette souffrance. « Mourir à soi-même » peut devenir une manière d'accepter les transformations inévitables que la vie apporte et aider à mieux vivre. Cette expression peut également devenir une forme de masochisme inévitable qui fait souffrir. L'apôtre Paul n'a-t-il pas affirmé : « Si par l'Esprit vous faites mourir les oeuvres du corps, vous vivrez. » (Rm 8,13) L'important consiste donc à demeurer en lien avec l'Esprit qui donne la vie et non avec ce qui est transitoire ou passager. Léandre Boisvert Chronique
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