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chronique du 13 février 2004
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Joseph en terre
égyptienne :
À travers sa capacité d'intégration, Joseph se présente comme le modèle de l'exilé qui, tout en gardant son identité culturelle et religieuse la plus profonde, s'intègre harmonieusement à celle de son pays d'accueil. C'est en s'intégrant pleinement que Joseph, l'exilé, goûte au bonheur d'être égyptien parmi les égyptiens et, en même temps, d'être utile à son pays d'origine, à sa famille. Une invitation à être des exilés responsables! L'exemple de Joseph devrait permettre à tout exilé de se poser la question essentielle : quel genre d'exilé je veux être? Cette question trouvera une réponse significative et porteuse d'avenir lorsque, dans le nouveau contexte de sa vie, tout exilé se dira : « Je suis disposé à m'intégrer à mon peuple d'adoption! » Le déporté ne peut pas espérer mettre fin au cycle infini d'exil et à ses manifestations multiformes, s'il n'essaie pas de prendre la responsabilité de ses décisions et de ses choix, s'il n'assume pas son identité profonde et s'il ne décide pas de s'intégrer à la mentalit é et à la culture de son pays d'accueil. Le malheur d'un déporté c'est qu'il soit éternellement exilé mental : esquivant la situation présente et les choix qui s'offrent à lui ici et maintenant; incapable de s'adapter à la nouvelle situation; incapable de s'enraciner dans une vie, de faire des projets durables; vivant toujours dans le passé. Un passé souvent idéalisé et embelli. Le pire des malheurs qui surviendraient à un déporté, c'est qu'il devienne un exilé dangereux et irresponsable. Dangereux, parce qu'il serait nuisible et parasite. Dangereux, parce qu'il ne serait jamais sincère avec lui-même, avec sa destiné... Irresponsable, parce qu'il ne serait utile, ni à son pays d'accueil ni à son pays d'origine. Irresponsable, parce qu'il ne réfléchirait jamais sur sa mission et ne la prendrait même jamais au sérieux. L'histoire de Joseph et les récits des déportations et des exils rapportés bibliques permettent de penser que dans le plan de Dieu, l'exilé a toujours eu une mission. Bien plus, lorsqu'on porte un regard attentif sur les migrations des peuples, on se rend très vite compte qu'elles ont été la base d'un développement durable des nations d'origine et/ou de celles d'accueil. N'est-ce pas là un élément de réflexion qui doit alimenter le questionnement de tout exilé et en tout temps : Quelle est ma mission? Pourquoi suis-je en exil? Est-ce pour me purifier l'esprit et le cur, pour renouveler ma mentalité et celle de mon peuple? Jean-Chrysostome Zoloshi, ptre
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