L’origine du mal

chronique du 23 septembre 2005

L’origine du mal

Je suis très intéressée à vos recherches et j’aime me perfectionner à la Parole de Dieu. Je voudrais savoir l’origine du mal, si le bien c’est le souffle de Dieu qui est la Vie, et qui nous habite. Alors le mal, d’où vient-il, le serpent ne me dit rien de celui que l’on nomme plus loin le diable ou Satan. Merci de votre attention. (Jacqueline)

Le mal a toujours existé. L’explication de son origine a varié au cours des siècles. Dans les traditions bibliques les plus anciennes, on disait que Dieu était l’auteur du bien comme du mal. Amos affirme: « S’il arrive malheur dans une ville, n’est-ce pas le Seigneur qui l’a fait? » (Am 3,6). Dans la tradition sapientielle, notamment dans le livre de Job, le mal a une autre origine : il vient du Satan qui est chargé de vérifier la fidélité du serviteur de Dieu (Jb 1,6-12). Pour Jésus, le mal provient de la présence de démons qui affligent l’homme de maladie et d’infirmités de toutes sortes (Mt 8,16; Lc 4,40). Jésus les combat pour ainsi dire à mains nues puisqu’il accomplit par elles « signes et prodiges » (Mc 6,2). Il donne aussi ce même pouvoir à ceux qui croient en lui (Mc 16,18).

La tradition prophétique fait résider l’origine du mal dans le coeur de l’homme (Jr 17,1). Il faut donc travailler à une possible circoncision du coeur (Dt 10,16; Jr 4,4; Rm 2,29), pour qu’il se renouvelle (Ez 11,19). Pour Jésus, la violence mortelle, l’agression, l’infidélité commence dès qu’en surgit la première pensée ou la première impulsion, aussi minime soient-elles (Mt 5, 21-28). Pour Jésus l’homme tombe en jugement bien avant d’avoir posé le premier geste contre son frère…

Mais, dans la Bible, l’accent porte, non pas sur l’origine du mal, mais sur la réponse du croyant. Joseph interprète ce qui lui est arrivé dans le langage de la foi : « Ce n’est pas vous qui m’avez envoyé ici, mais Dieu » et il l’a fait « pour vous permettre de vivre et à beaucoup d’entre vous, d’en réchapper » (Gn 45,7-8; cf. Gn 50,20). La réponse que donna Joseph au mal qui lui était arrivé a permis de recréer l’unité entre ses frères.

Pour Jésus, la présence du mal permet l’avènement du Règne de Dieu. Les disciples lui demandèrent un jour : « qui a péché pour qu’il soit né aveugle, lui ou ses parents? » Jésus répondit : « Ni lui ni se parents. Mais c’est pour que les oeuvres de Dieu se manifestent en lui! » (Jn 9,2-3). Dieu n’a pas créé le mal. Il existe. Notre seule tâche est de travailler à l’enrayer : qu’il soit en nous-même où à l’extérieur de nous. L’histoire de Lazare (Lc 16,19-31) et le texte du jugement dernier (Mt 25,31-46) parlent, à cet effet, de notre responsabilité.

Yolande Girard

Chronique précédente :
L'état de grâce