Comment l’homélie est-elle en relation avec la Parole de Dieu?

La Parole de Dieu est proclamée pour être une parole actuelle. Elle dit non seulement ce que Jésus a fait et annoncé, mais aussi ce qu’il veut faire aujourd’hui et annonce encore. Ce passage d’un texte ancien à aujourd’hui n’est pas évident. L’homélie intervient alors pour assurer ce passage, en montrant l’actualité de la Parole.

     Ce n’est d’ailleurs pas nouveau. Déjà, dans l’Ancien Testament, on voit le scribe Esdras lire la Parole, et ensuite la traduire et en donner le sens. L’homélie exerce une fonction semblable. Mais son travail ne se résume pas à une pure analyse du texte. Il doit montrer comment la Parole éclaire la vie chrétienne d’aujourd’hui.

     Le Nouveau Testament nous propose deux modèles d’homélie. Le premier modèle nous renvoie au récit de Jésus à la synagogue, au chapitre 4 de l’évangile de Luc. Jésus lit le rouleau du prophète Isaïe (Is 61), puis y va de l’homélie la plus courte de l’histoire… disant simplement : Aujourd’hui, cette écriture est accomplie pour vous qui l’entendez. Cela montre vraiment le sens de l’homélie.

Souper à Emmaüs
Caravaggio, 1601-1602
Huile sur toile, 139 x 195 cm
National Gallery, Londres

     L’autre modèle d’homélie est celui du récit des disciples d’Emmaüs (Luc 24,13-35). Sa pédagogie est différente. Jésus ne part pas directement du texte, comme dans le modèle précédent, mais plutôt de ce que les gens vivent. Après avoir écouté les disciples, il les aide à comprendre leur situation présente en se référant à l’Écriture.

     Aujourd’hui, pour des funérailles ou un mariage, on peut choisir le texte en fonction de la situation des gens, tandis que pour la liturgie du dimanche, on puise directement à la Bible d’une fois à l’autre, comme on le faisait à la synagogue.

     Il est important que, de dimanche en dimanche, les homélistes aident les fidèles à réaliser que le contact régulier avec l’Écriture est une source de lumière, de réconfort et de dynamisme pour qui désire vivre à la suite du Christ. Le métier d’homéliste est exigeant… sa préparation est sérieuse et demande beaucoup d’efforts et de temps.

Jean-Yves Garneau, SSS
directeur de la revue Prêtre et Pasteur

Source : Haute Fidélité, « Comme un livre ouvert », Volume 127, numéro 1, 2009, p. 32.

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