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La lampe de ma vie
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ÉCOLE DE LA PRIÈRE 3/8

 

La prière de Syméon

Cantique de Syméon

Cantique de Syméon
Aert de Gelder (1645–1727)
Huile sur toile, 107,5 x 94,5 cm
(photo : Wikimedia)

Lire Luc 2, 29-32

La présentation de Jésus au Temple par ses parents est pour Syméon, cet homme juste et pieux, l'occasion d'un cantique d'action de grâce.

Maintenant, ô Maître, tu peux laisser ton serviteur aller en paix, selon ta parole, car mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé à la face de tous les peuples, lumière qui se révélera aux nations, et gloire de ton peuple Israël.

     Quels sont les sentiments profondément humains qui se dégagent de cette prière d'un vieillard, au soir de son existence, et qui tient dans ses bras la vie naissante, nouvelle, promue à un avenir? De la lassitude, de l'amertume face aux jours qui déclinent, de la crainte d'être mis à l'écart, de la tristesse, du pessimisme? Non, Syméon accueille dans l'émerveillement, dans la joie et dans la paix ce moment qu'il vit et où Dieu se manifeste.

     Syméon est en paix car il se considère comme un « serviteur » aux pieds de son Maître à qui il reconnaît un droit absolu. Il a servi le Seigneur au Temple, malgré la fatigue des jours, voire certaines oppositions. Mais il n'a jamais cessé de croire à la fidélité de Dieu. Et en toute confiance, il attend la mort, cette heure où il sera congédié de son service.

     Syméon est inondé de paix, car il voit, en la présence de l'enfant que Marie et Joseph présentent au Temple, le signe du salut de Dieu. À n'en pas douter, cet homme de prière a des yeux qui savent lire, un cœur pour interpréter les signes donnés, une foi en Dieu qui ne déçoit pas, une foi qui ne se replie pas sur elle-même, mais qui embrasse Israël et tous les peuples.

     Enfin, l'action de grâces de Syméon indique bien que son cœur est comblé. Lui qui a attendu toute sa vie le serviteur qui serait la lumière des païens (Isaïe 42,6; 46,13; 49,6) désigne le salut qu'apportera cet enfant par les mots de « gloire » et de « lumière ». Or l'Ancien Testament n'accorde à personne la gloire, sinon à Dieu. Et la lumière sera une caractéristique des temps ultimes (Isaïe 60,19). Or Jésus sera la Lumière du monde. Pour Syméon donc, il s'agit bien du don suprême qui dépasse tous les autres dons de Dieu, et son cœur est dans la paix.

     La prière de Syméon (le Nunc dimittis) décrit bien l'attitude d'âme que tous et toutes sont appelés à développer au fil des jours et des années. Cette capacité d'accueillir le caractère toujours nouveau du salut donné; cette ouverture à Dieu et à son amour, qui, au-delà des apparences, nous établit dans la paix.

Julienne Côté

Lire aussi :
Zacharie et Siméon

Suite de la série :
Le cri de joie de Jésus

Chronique précédente :
Pour Job, le malheur est-il un don de Dieu?

 

 

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