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chronique du 14 octobre 2016

 

L’origine du mal et de la violence selon la Bible 1/2

Le plafond de la chapelle Sixtine

Le plafond de la chapelle Sixtine (photo : Wikimedia)

Je vous invite à entrer dans une réflexion proposée par le livre de la Genèse. Les onze premiers chapitres de ce livre sont composés de récits qui commencent par la création du monde et celle de l’homme et de la femme en particulier, ainsi que de leur place dans le monde (Gn 1 et 2). Puis vient le récit de la chute (Gn 3) et de ses conséquences dans plusieurs autres récits dont les plus connus sont l’histoire de Caïn et Abel, le Déluge et la Tour de Babel (Gn 4 à 11). Dans cet article nous allons présenter le milieu de composition de ces récits ainsi que le rapport que nous pouvons développer avec eux. L’article suivant explorera la chute (Gn 3) pour traiter de la question de l’origine du mal et de la violence.

     Durant des siècles, les récits de la Genèse ont nourri l’imaginaire chrétien et l’ensemble de la culture occidentale. Les grandes fresques peintes par Michel-Ange sur le plafond de la chapelle Sixtine à Rome, en sont l’une des illustrations les plus célèbres. Et qui ne se souvient pas du célèbre poème de Victor Hugo sur Caïn avec sa phrase finale : « L’œil était dans la tombe et regardait Caïn. »

Lire la Genèse au 21e siècle

     Depuis quelques décennies, le rapport à ces récits bibliques a changé. La critique philosophique et scientifique est passée par là et beaucoup de contemporains n’y trouvent aucun sens. À leurs yeux, ce ne sont que « des fables pieuses ». Il est certain que les progrès des connaissances scientifiques permettent d’avoir une connaissance très différente de la naissance du monde et de son évolution jusqu’à l’apparition des premiers hominidés et de leur développement. Il ne semble apparemment plus sérieux d’apporter à ces récits, écrits voici 2500 ans, une quelconque crédibilité. C’est vrai si on leur demande de nous fournir « des vérités historiques et contrôlables scientifiquement ». Ces textes n’ont aucune prétention en ce domaine. Ils ne cessent pour autant d’être signifiant pour de nombreuses personnes, signe qu’ils répondent encore à un certain nombre d’interrogations qui portent sur le sens de la vie et de la présence au monde de l’humain.

     Ces questions fondamentales ont-elles perdu toute actualité? Pourquoi l’homme et la femme? D’où vient la mort? Pourquoi la violence meurtrière entre les hommes qui frappe les individus, les peuples et les nations, une violence capable de provoquer la mort de millions de personnes? Où est Dieu dans tout cela? Que fait-il, Lui que les religions acclament comme le Tout-Puissant, pourquoi n’intervient-il pas? Son amour pour l’humanité est-il vain ou reste-t-il indifférent à la souffrance que subissent tant et tant d’hommes et de femmes? À ces questions chacune et chacun peut y ajouter les siennes. Elles se résument dans une expression que j’ai souvent entendue dans la bouche de personnes qui souffraient : Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu pour qu’il m’arrive tant de malheurs? Celui ou celle qui est tant soit peu habitué à prier les psaumes, les retrouve dans les appels du psalmiste qui demande au Seigneur de « réveiller sa puissance et de venir au secours de son peuple ».

La composition de ces « récits mythiques »

     Si le temps de l’exil à Babylone est d’abord vécu comme un temps d’exaspération de la souffrance et des pleurs face au malheur de tout un peuple, les années qui passent vont se montrer propices à la réflexion et à l’écriture. Des scribes et des prêtres de Jérusalem, comme Ezéchiel, se remettent à un travail de réflexion. Comme tous les peuples exilés dans la ville impériale, ils subissent l’influence religieuse et culturelle de la puissante civilisation babylonienne qui a produit des récits et donné une réponse originale à toutes ces questions. Ils forment un ensemble de « récits mythiques » connus de tous et proclamés durant les grandes célébrations religieuses de l’époque. Les auteurs bibliques vont les entendre et s’en inspirer pour écrire leur propre version des mythes d’origine (Gn 1 à 11) et leur donner un sens nouveau. C’est ainsi que furent écrits les récits qui expliquent l’origine du mal et de la violence entre les humains. Je vous propose d’y entrer et redécouvrir leur message.

Deux récits de création pour le prix d’un seul

     En Gn 1 et 2, la Bible donne deux versions de la création du monde. Dans un premier temps, l’être humain est créé au terme, comme sommet de la création.
Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance. Qu’il soit le maître des poissons de la mer, des oiseaux du ciel, des bestiaux, de toutes les bêtes sauvages, et de toutes les bestioles qui vont et viennent sur la terre. » Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme. (Gn 1,26-27)

     Le deuxième récit (Gn 2) place l’être humain dans une autre perspective. Il est tiré de la terre, mais possède en lui le souffle divin. L’humain prend conscience de ce qu’il est dans la reconnaissance mutuelle : homme et femme. Il vit à deux en pleine harmonie et se trouve placé dans le jardin d’Eden où il trouvera tout ce qu’il lui faut. Mais cette harmonie est conditionnée au respect d’un interdit : « ne pas manger du fruit de la connaissance du bien et du mal. » Cette interdiction sera capitale dans la suite du récit qui permettra une réflexion sur l’origine du mal et de la souffrance.

Suite de l'article

Roland Bugnon

Article précédent :
Ézéchiel : quand Dieu s’exile pour être avec son peuple

 

 

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