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La foi et la rencontre du Christ (6/32)

 

La foi audacieuse et tenace de la Cananéenne
(Matthieu 15, 21-28)

Il est peu fréquent que Jésus se déplace en territoire étranger. S’il lui arrive de sortir de la Galilée, c’est pour de brèves incursions dans des régions limitrophes comme en Décapole (un territoire regroupant dix villes situé à l’est/sud-est du lac de Tibériade), ou à Tyr et Sidon sur la côte méditerranéenne.

21 Partant de là, Jésus se retira dans la région de Tyr et de Sidon. 22 Voici qu’une Cananéenne, venue de ces territoires, disait en criant : « Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon. »
23 Mais il ne lui répondit pas un mot. Les disciples s’approchèrent pour lui demander : « Renvoie-la, car elle nous poursuit de ses cris ! »   24 Jésus répondit : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. »
25 Mais elle vint se prosterner devant lui en disant : « Seigneur, viens à mon secours ! »26 Il répondit : « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. » 27 Elle reprit : « Oui, Seigneur ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. »
28 Jésus répondit : « Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux ! »  Et, à l’heure même, sa fille fut guérie.

     La ville de Tyr est une plaque tournante du commerce international qu’elle entretient tant par voie maritime que terrestre (Ézéchiel 27, 12-27). Les prophètes reprochent souvent à Tyr son opulence et son orgueil (Isaïe 23, 8-14; Ézéchiel 26, 2-21). Malgré cela les habitants de Tyr figurent parmi les étrangers qui viennent voir Jésus. D’ailleurs Jésus mentionne que Tyr et Sidon auraient pu se convertir à l’écoute de sa parole (Luc 10, 13-14). Quand Paul fait escale à Tyr lors de son ultime voyage vers Jérusalem, il y trouve une communauté chrétienne nombreuse (Actes 21, 3-6). C’est donc dans cette ville que notre passage situe la rencontre de Jésus avec une femme qui à force d’insistance réussit à le convaincre de guérir sa fille.

     Matthieu présente cette femme comme une Cananéenne, une appellation ancienne à connotation religieuse. « Les Phéniciens s’appelaient eux-mêmes Cananéens; le nom de Canaan désigne, au cours de l’histoire, diverses contrées mal délimitées : la terre promise occupée par les anciens Israélites, les tribus autochtones en Israël, la Phénicie au temps de Jésus » (TOB, note m de Mt 15, 22). Dans le passage parallèle de Marc 7, 24-30, elle est plutôt désignée selon le nom de la province romaine de Syro-Phénicie. Alors que Marc ne fait aucune mention de sa foi, Matthieu note que Jésus admire la foi de cette païenne qui s’ouvre à la nouveauté de l’évangile.

     Comme dans le cas de l’aveugle de Jéricho, la Cananéenne interpelle Jésus en usant d’un titre messianique, ce qui accentue d’une part leur différence ethnique et d’autre part le caractère exclusif de la mission de Jésus en faveur des brebis perdues de la maison d’Israël. Mais la païenne n’entend pas être exclue aussi facilement de la faveur divine. Elle revient à la charge avec les signes d’une foi exemplaire : elle se prosterne devant Jésus (comme les mages devant l’enfant Dieu et les apôtres devant le Ressuscité) et elle l’invoque comme Seigneur. Mais elle tourne surtout à son avantage la raison avancée par Jésus pour refuser son aide. On désignait les païens par le sobriquet de «chiens». Il était interdit en effet aux juifs (=les petits enfants) de faire table commune (=manger le pain) avec des étrangers (=les petits chiens). Animée par une foi audacieuse et tenace, la Cananéenne fait céder Jésus en lui montrant qu’elle voit en lui la générosité de Dieu qui ne saurait ni se limiter à Israël ni s’épuiser à force de se répandre. La Cananéenne est déjà prête à faire son festin messianique des miettes qui tombent de la table de son maître. Jésus ne peut faire autrement que de reconnaître une foi de cette trempe et répondre favorablement à la supplication de la Cananéenne.

1. La recherche du contact avec Jésus : vv. 21-22
2. Le dialogue : vv. 25-27
3. La reconnaissance de la foi : v. 28

Yves Guillemette, ptre

Source : Le Feuillet biblique, no 2352. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

Chronique précédente :
La foi et la rencontre du Christ
5- La foi de l'humle centurion (Luc 7, 1-10)

 

 

 

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