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Rencontres de foi
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La foi et la rencontre du Christ (16/32)

 

Quand la foi ne peut être consentie
(Marc 3, 1-6)

Depuis le début de cette série d’articles sur la foi, nous avons visité des textes d’évangile qui nous présentent des personnages qui ont rencontré Jésus dans le cadre d’une démarche de foi.  Mais il est arrivé aussi que d’autres personnages ont été incapables de consentir à la foi en Jésus. C’est le cas notamment des scribes et des pharisiens. Bien qu’étant des croyants sérieux et fidèles, désireux de perfection spirituelle, la manière d’agir et les prises de position de Jésus ont été pour eux des pierres d’achoppement. Nous verrons dans cet article comment s’est produite la fracture qui les a empêchés de croire en Jésus comme ils croyaient en Dieu.

1 Jésus entra de nouveau dans la synagogue ; il y avait là un homme dont la main était atrophiée. 2 On observait Jésus pour voir s’il le guérirait le jour du sabbat. C’était afin de pouvoir l’accuser. 3 Il dit à l’homme qui avait la main atrophiée : « Lève-toi, viens au milieu. » 4 Et s’adressant aux autres : « Est-il permis, le jour du sabbat, de faire le bien ou de faire le mal ? de sauver une vie ou de tuer ? » Mais eux se taisaient. 5 Alors, promenant sur eux un regard de colère, navré de l’endurcissement de leurs cœurs, il dit à l’homme : « Étends la main. » Il l’étendit, et sa main redevint normale. 6 Une fois sortis, les pharisiens se réunirent en conseil avec les partisans d’Hérode contre Jésus, pour voir comment le faire périr. 

    Les controverses ne manquent pas dans les évangiles. Chez les synoptiques, elles portent principalement sur la liberté que prend Jésus vis-à-vis certains préceptes de la Loi. Chez Jean, évangile plus tardif, les controverses prennent la forme d’une dispute théologique autour de l’identité divine de Jésus. C’est le non respect du sabbat qui heurte le plus les autorités religieuses, car la sanctification de ce jour par la cessation de tout travail et la prière est un précepte donné par Dieu lui-même, afin de faire mémoire de la libération des Hébreux esclaves en Égypte. Au temps de l’exil, le repos du sabbat sera mis en relation avec le repos de Dieu au septième jour de la création. Or c’est surtout ce jour-là que Jésus choisit pour libérer des humains des servitudes et des limites causées par la maladie ou un handicap (Luc 13, 10-17; 14, 1-6; Jean 5, 1-18; 9, 1-41).

    Dans le cahier « Saint Marc. Nouvelles lectures » (Cahiers Évangile no. 117, page 21), Guy Bonneau reproduit une liste des transgressions et des désobéissances de Jésus, établie par J.H. Neyrey dans son livre The Idea of Purity in Mark’s Gospel.  Juste dans l’évangile de Marc, les transgressions les plus fréquentes concernent les personnes impures et/ou à rejeter et les préceptes touchant le corps humain.

    Par exemple, en ce qui concerne les personnes, Jésus a été en contact physique avec un lépreux (Mc 1, 41), il a pris la main d’une fillette morte (5, 23), il a été touché par une femme souffrant d’hémorragie (5, 24-28), il a appelé un publicain comme disciple (2, 13-14), il a voyagé de temps en temps en territoire païen (4, 35-42; 7, 31), il est entré en contact avec une femme syro-phénicienne (7, 24-30) et il a été souvent en contact avec des possédés (1, 21-28; 5, 1-20; 7, 24-30), ce qui faisait dire aux religieux que Jésus était lui-même un possédé. Par rapport aux préceptes touchant le corps humain, Jésus ne s’est pas soumis aux lois alimentaires (7, 19), il a fait table commune avec des publicains et des pécheurs (2, 15-17; Lc 15, 1-2), il ne se lavait pas les mains avant de se mettre à table (7, 2-4), il a mis ses doigts dans l’oreille d’un sourd et lui a touché la langue (7, 33).

    Dans tous les cas, Jésus se rend impur, c’est-à-dire qu’il se place dans une condition qui  le rend inapte à pratiquer les activités cultuelles qui rapprochent de Dieu. En agissant ainsi,  Jésus bouleverse et critique tout le système religieux qui à force de réglementations scrupuleuses en était venu à creuser de plus en plus le fossé de l’exclusion plutôt que de la rencontre de Dieu. Devant la liberté de Jésus à l’égard des préceptes voulus par Dieu, les maîtres religieux et les pharisiens concevaient mal que cet homme puisse parler en son nom et à plus forte raison ils ne se voyaient pas lui accorder leur foi.  

Yves Guillemette, ptre

Source : Le Feuillet biblique, no 2362. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

Chronique précédente :
La foi et la rencontre du Christ
15- Un scribe sur le seuil de croire en Jésus (Marc 12, 28-34)

 

 

 

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