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LIVRES

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ISBN : 9782227476172

 

 

Les christianismes disparus
La bataille pour les Écritures : apocryphes, faux et censures
Bart D. Ehrman
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jacques Bonet
Paris, Bayard, 2007, 416 p.

Combien de chrétiens pensent, consciemment ou non, que les 27 livres du Nouveau Testament (NT) formaient, depuis l'époque des apôtres, un ensemble unifié, un bloc sans histoire, presque hors du temps! Ils ne s'imaginent guère le milieu bouillonnant des premiers siècles chrétiens, qui vit l'apparition de multiples ouvrages, au milieu desquels s'imposèrent les livres que l'Église a choisis comme normes de sa foi, cet ensemble que constitue le Nouveau Testament.

Le milieu vivant du Nouveau Testament

     Les livres mis de côté ont été soit oubliés, soit détruits parce que jugés dangereux pour la foi. La disparition de ces formes de la foi chrétienne, rejetées ou tout simplement délaissées, fut certes une perte pour la pensée théologique, car ces oeuvres nous permettraient de reconstituer le milieu vivant dans lequel la tradition a pris forme. Le christianisme orthodoxe a mûri à travers une large diversité de théologies et d'oeuvres, parmi lesquelles s'imposa peu à peu les livres normatifs de la foi traditionnelle.

     Les autorités chrétiennes ont rejeté, attaqué, interdit ou même détruit les livres qui se situaient en marge des normes qu'elles découvraient dans le NT. L'étude de B.D. Ehrman que nous présentons expose les résultats d'une enquête sur les nombreux ouvrages de cette époque qu'il a été possible de récupérer. Elle vise à reconstituer ces formes disparues du christianisme et à montrer leur signification. La foi canonisée dans le NT est sortie victorieuse des nombreux conflits du passé, mais elle reçoit un éclairage très intéressant de ces christianismes disparus, qui ont constitué son milieu de vie.

Démarches de l'enquête

     Une première partie, « Faux et découvertes », examine trois ouvrages anciens et un quatrième, moderne, attribués faussement à un personnage célèbre. Après une vue détaillée de ces quatre exemples, vient l'étude générale des pôles opposés du christianisme primitif, les ébionites, proches du judaïsme, et les marcionites, expressément anti-sémites. À travers et contre ces groupes, la proto-orthodoxie chrétienne s'affirme et s'avance vers le Concile de Nicée  (en 325),   qui forgera une tradition qui traversera les siècles.. La troisième partie, « Les gagnants et les perdants », s'intéresse aux conflits entre ces divers groupes, durant lesquels la « proto-orthodoxie » prit forme dans cet ensemble de 27 livres, le NT, qu'elle légua à la postérité en les déclarant sacrés, inspirés et canoniques (normatifs).

     La victoire finale de cette forme du christianisme eut des répercussions historiques incalculables. Mais quel fut le coût ce triomphe? Il impliqua nécessairement la mise en marge et souvent l'élimination des autres interprétations de la foi chrétienne. On peut regretter aujourd'hui cette perte, mais elle était inévitable à une époque où le christianisme ne jouissait pas encore d'une tradition ferme et solide, qui lui aurait permis d'entrer en dialogue avec ses adversaires. Les autorités ecclésiastiques, qui avaient la fonction d'annoncer la « vérité » et de protéger les fidèles contre des dérapages dangereux, peuvent nous paraître aujourd'hui intransigeants. Mais ils n'avaient pas le choix d'engager des échanges oecuméniques, qui, d'ailleurs, auraient juré avec le climat polémique et acerbe de l'époque.
           
Jean-Louis d'Aragon, SJ

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