Ouvrir le livre de Tobie
À quoi sert de faire le bien?
Antoine Baron
Montréal, Médiaspaul, 2010, 85 p.

Quelle bonne idée que de revisiter le livre de Tobie, un des livres de la Bible les moins commentés! À mis chemin entre le conte fantastique, le roman et la parabole, le livre de Tobie se lie très bien, mais n’a pas suscité beaucoup d’intérêt théologique au fils de l’histoire. Pourtant, Antoine Baron nous propose d’y plonger pour y trouver des intuitions à propos des grandes questions de la vie : la souffrance, la mort, le sens de l’existence, l’amour, etc.
L’auteur résume bien le livre de Tobie, il donne le goût aux lecteurs de relire ce petit livre biblique. Par ailleurs, dans ses actualisations du récit, il saute rapidement d’un sujet à l’autre. Par exemple, dans un même paragraphe (p. 29), il traite de suicide, d’idéologies totalitaires comme le nazisme, du capitalisme et du nouvel âge comme des signes qu’il y a un questionnement important sur le sens de l’existence.

Du point de vue herméneutique, M. Baron emploi beaucoup de citations du Nouveau Testament pour interpréter le livre de Tobie. Par exemple, dans son épilogue, il cite deux fois l’évangile de Luc et cinq fois les lettres de Paul, alors qu’on n’y retrouve qu’une citation provenant de l’Ancien Testament et aucune du livre de Tobie. Le résultat donne une interprétation très chrétienne de Tobie. Pourtant, l’auteur a le souci d’asseoir le livre de Tobie dans son contexte d’origine, mais lorsqu’il commence à dégager une interprétation, il oublie ce contexte pour y appliquer une théologie chrétienne qui n’est pas clairement reliée au texte de Tobie.

Malgré tout, l’idée est bonne de mettre en valeur la lecture du livre de Tobie, et on ne peut empêcher un auteur qui est prêtre, d’interpréter un texte biblique à la lumière de la théologie qui donne sens à sa vie.

Sébastien Doane, bibliste