Jésus a-t-il marché sur les eaux?
Fondements exégétiques pour
une didactique des miracles de Jésus
Jean-Pierre Sterck-Degueldre
Bruxelles, Lumen Vitae (Se former pour Le dire), 2011, 173 p.

Est-ce que vous pensez que les récits de miracles de Jésus sont purement symboliques et n’ont jamais eu lieu? Peut-être que vous croyez que rien n’est impossible à Dieu et que ces miracles ont eu lieu tels qu’ils sont décrits. Peu importe votre position, si la question des miracles de Jésus vous intéresse vous devez lire ce livre.

Voici le plan de l’ouvrage que je trouve très complet. L’introduction initie le lecteur à l’exégèse historico-critique pour mieux comprendre ce que sont les évangiles ainsi que l’interprétation des récits de miracle (l’herméneutique). On entre alors au cœur de la question en regardant l’historicité des miracles de Jésus grâce aux critères déterminés par la recherche sur le Jésus historique. Puis, l’auteur prend le temps de faire des parallèles dans les cultures gréco-romaine et juive pour voir comment étaient vus les guérisons et miracles à l’époque de Jésus. On revient alors aux textes bibliques en regardant le genre littéraire du récit de miracle et comment les auteurs du Nouveau Testament s’en servent dans leurs récits. Enfin, le livre s’achève avec une section sur la question des miracles de Jésus dans l’enseignement et la catéchèse d’aujourd’hui.

J’aime bien quand un livre peu à la foi stimuler les lecteurs déjà familiers aux études bibliques et rester accessibles à ceux qui commencent à s’y initier. La clé de cette réussite réside dans l’attention particulière de l’auteur à bien expliquer les fondements sans en rester à un niveau simpliste.

Quelle est la conclusion de l’auteur? Est-ce que Jésus a vraiment réalisé des miracles? Je vous suggère fortement de lire le livre pour voir toutes les nuances, mais la conclusion pourrait vous étonner. « À en juger par des témoins chrétiens et non chrétiens, Jésus a été perçu comme un “faiseur de miracles”… il a posé des gestes et accompli des actes qui devaient être compris par ses contemporains comme des “miracles” non pas en raison de leur aspect merveilleux ou spectaculaire, mais parce qu’ils croyaient y déceler la puissance de Dieu à l’œuvre. » (p. 115)

Sur la question du titre, on pourrait résumer ainsi la réponse : « Si Jésus de Nazareth n’a pas marché sur les eaux, le Christ, lui, marche sur les eaux. » (p. 119)  

Sébastien Doane, bibliste