Une belle et grande fête

Le 25e de la Société Expo-Bible du Québec
et le 60e de la Société catholique de la Bible

L'esprit était à la fête le 31 mars dernier, au Couvent de la résurrection à Montréal. Deux organismes bibliques soulignaient leur anniversaire de fondation. L'assemblée générale de la Société catholique de la Bible (SOCABI) s'est déroulée an cours de la matinée et s'est terminée avec un repas festif dans le réfectoire des frères. La quarantaine de membres présents ont beaucoup apprécié l'accueil et la chaleur des lieux et des frères qui les recevaient. La Société catholique de la Bible clôturait ainsi son année de célébration entourant le 60e anniversaire de fondation, ce qui en fait la « mère » des sociétés bibliques catholiques de langue française an monde. On a pu rappeler, en cette occasion, la présence de Franciscains tout an long de son histoire depuis les fondateurs jusqu'à aujourd'hui (en particulier les Adrien Malot, Léandre Poirier, Claude Lacroix et. en tant qu'employé depuis neuf ans, Guylain Prince).

Une exposition époustouflante

     Mais la fête ne faisait que commencer. À partir du dîner, la Société Expo-Bible du Québec (SEBQ) prenait la relève: alors débutaient les activités qui marquaient son 25e anniversaire. Depuis les origines, la SEBQ, d'abord partie intégrante de la Société catholique de la Bible mais aujourd'hui autonome, est un organisme qui présente des expositions itinérantes sur la Bible, sa culture et son histoire. Voyage à travers le temps, on y présente des pièces d'archéologie. des oeuvres d'art, des reconstitutions, des affiches, etc. Le tout au service d'une seule et même réalité: donner le goût des Écritures et en favoriser la compréhension.

     Pour le 25e anniversaire, Claude Lacroix avait concocté une exposition dont les visiteurs se souviendront longtemps. Des artefacts aussi rares que précieux, des maquettes de l'antique Jérusalem, des oeuvres d'art que les artistes inauguraient; bref, de tout et pour tous les goûts. Plusieurs biblistes présents me confiaient qu'ils ne croyaient pas qu'une si belle collection existait au Québec: ils en sont restés bouche-bée, tristes d'avoir manqué pareil rendez-vous dans le passé.

     Pendant quatre jours, les visiteurs ont pu défiler, regarder, comprendre grâce à ce véritable régal pour les yeux, l'intelligence et le coeur. Claude Lacroix, toujours présent et avenant, donnait les renseignements qui conviennent.

Un concert unique

     Pour qui connaît Claude, la fête ne pouvait en rester là, même si on était déjà ébloui. Grâce à des tractations dont lui seul a le secret, l'anniversaire se poursuivait par un très beau concert sacré du Quatuor Arthur-LeBlanc (QAL). Dès la première pièce (Mozart, Köchel 458, no 17 en si bémol), la foule qui occupait presque toute la nef fut conquise. Les quatre musiciens jouaient avec beaucoup de sensibilité sur des instruments d'origine (datant, pour la plupart, du XVIlle siècle). Rares ont été les occasions d'entendre la chapelle conventuelle résonner d'aussi beaux accords. Le QAL interpréta aussi une très belle pièce d'Arvo Pärt (Fratres pour quatuor à cordes).

     Mais ce n'était pas tout. Les participants se rappelleront longtemps, à n'en pas douter, d'avoir assisté à un moment privilégié, unique. À l'occasion du 25e anniversaire de la SEBQ, le Quatuor a commandé une oeuvre originale à madame Rachel Laurin, compositrice et organiste reconnue. Il s'agit de Poème, Op. 35, une pièce inspirée du Chant des montées (Psaume 122): « Quelle joie quand on m'a dit: Allons à la maison du Seigneur. » Les versets étaient lentement récités en petites sections puis le quatuor, parfois simultanément parfois en alternance, illustrait par la musique la progression dramatique. Le tout s'est déroulé dans un climat de profonde écoute, je dirais même d'intériorité.

     Madame Rachel Laurin, présente dans la foule, fut chaleureusement applaudie et remerciée. Toute émue d'entendre joué, tel qu'elle l'avait imaginé, par un quatuor à cordes, ce qu'elle avait patiemment composée dans la solitude de son logis. Spontanément, elle affirma, après l'interprétation délicate qu'en a fait le Quatuor Arthur-LeBlanc, que les musiciens l'avaient joué « comme s'ils l'avaient toujours connu! ».

Celui qu'il ne faut pas oublier

     Au coeur de l'Expo-Bible, aujourd'hui, notre frère Claude Lacroix joue un rôle essentiel et souvent caché. D'abord rassemblés par Léandre Poirier, les expositions bibliques ont connu, sous la responsabilité de Claude, un essor remarquable. On compte plus de dix expositions thématiques différentes (dont la dernière qui vient tout juste d'être inaugurée: « Théophores, porteuses du divin: les femmes dans la Bible ». Aujourd'hui, bien appuyé par un conseil d'administration qui porte avec lui la mission de la SEBQ, la fête qui soulignait le 25e anniversaire de la société fut une réussite sur toute la ligne. Seul une personne comme notre frère Claude pouvait rassembler des gens d'horizons aussi variés: exégètes, artistes, archéologues, musiciens, agents de pastorale, peintres, etc. Tous ceux qui s'y trouvaient participèrent en ce jour à une fête mémorable, à la hauteur de ce qu'est devenue une belle oeuvre animée par des frères mineurs. Une journée marquée par la simplicité, la beauté et le sens de la fête. Merci à Claude et à tous ceux qui l'ont assisté.

Guylain Prince, OFM
Bibliste, Montréal

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