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chronique du 15 avril 2016

 

 

Le sceau d’une femme d’affaires de la période du premier Temple retrouvé à Jérusalem

monnaie de Trajan

Le sceau d’Elihana (photo : Clara Amit / AIA)

En mars dernier, la veille de la Journée internationale de la femme, un sceau appartenant à une femme d’affaires influente de l’âge du Fer a été retrouvé à Jérusalem. Selon l’épigraphiste Christopher Rollston, le type d’écriture du sceau daterait de la fin du VIIIe siècle au début du VIIe siècle avant notre ère.

La découverte de sceaux de la période du premier Temple portant des noms hébraïques crée toujours un certain émoi mais en trouver un portant un nom féminin est un phénomène encore plus rare qui provoque une véritable excitation. Le sceau de la femme d’affaire, et un deuxième portant un nom masculin, ont été découverts lors de fouilles effectuées dans le parc national des Murailles de Jérusalem. Les deux artefacts, qui servaient à sceller des documents officiels, gisaient sur le sol d’un bâtiment administratif construit à partir de magnifiques pierres de taille. Des archéologues travaillent sur ce chantier depuis neuf ans dans le cadre d’un projet incluant plusieurs partenaires : l’Autorité israélienne des antiquités (AIA), l’Autorité de la nature et des parcs et la Fondation de la cité de David.

Le sceau qui fait la manchette porte une inscription qu’on peut traduire ainsi : « Elihana fille de Gaël ». Selon le professeur Hagai Misgav de l’Université hébraïque de Jérusalem, cette découverte est très intéressante même si le personnage n’est pas connu. « Les sceaux appartenant à des femmes ne représentent qu’un infime proportion de ceux découverts jusqu’à présent. En effet, les femmes avaient généralement un statut économique inférieur, sauf exception », comme c’est le cas ici. Elihana disposait en effet du droit légal de faire des affaires et de posséder des propriétés, un droit généralement réservé aux hommes à cette époque.

Le professeur Misgav a ajouté que « la plupart des sceaux de femme qui nous sont connus portent le nom du père plutôt que celui du mari. Ici, comme dans d’autres cas, cela pourrait indiquer le statut relativement élevé d’Elihana, qui dépendait de sa famille originelle, et pas de la famille de son mari. Il semble qu’Elihana ait maintenu son droit à la propriété et à l’indépendance financière même après son mariage, et donc le nom de son père a été gardé ; cependant, nous n’avons pas d’informations suffisantes sur la loi en Judée à cette époque. »

Le nom de la femme n’apparaît pas dans la Bible mais il s’agit de la forme féminine du nom Eli. L’écriture incisée sur la petite pierre est remarquablement similaire aux inscriptions des sceaux amonites fait remarquer le chercheur et le nom d’Elihana est d’ailleurs connu par un sceau amonite contemporain. Ces observations pourraient indiquer l’origine étrangère de l’artisan qui a gravé le sceau et possiblement l’origine amonite d’Elihana, une région à l’Est du Jourdain.

L’autre sceau trouvé à proximité du premier appartenait à un homme, « Sa’aryahu fils de Shabenyahu ». La finale de ces deux noms théophores est dérivée de Yahwé. Le nom Sa’aryahu apparaît sur un ostracon [1] d’Arad (un site du désert de Judée) et signifierait : « le Seigneur, qui a été révélé dans une tempête » (voir Job 38,1).

[1] Un ostracon est un tesson de poterie recyclé comme support pour l’écriture de courts textes.

Source : Une femme forte à la période du Premier Temple (The Times of Israel)

Sylvain Campeau

Article précédent :
Une pièce d’or de Trajan retrouvée en Galilée

 

 

 

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