Je
suis la résurrection
La
résurrection de Lazare (Jn 11,1-45)
Autres
lectures : Éz 37,12-14; Ps 129 (130); Rm 8, 8-11
Les Samaritains ont dit à leur concitoyenne:
« Nous l'avons nous-mêmes entendu et nous savons
que c'est vraiment lui le Sauveur du monde. » (Jn 4,42)
L'aveugle-né reconnaît en Jésus le Fils de l'Homme
et se prosterne devant lui (voir Jn 9,35-38). Marthe, la soeur de
Lazare, affirme: « Oui Seigneur, je crois que tu es le
Christ, le Fils de Dieu qui vient dans le monde. » (Jn
11,27) Ces professions de foi de plus en plus explicites ont jalonné
depuis des générations le cheminement des futurs baptisés
en route vers la célébration de leur baptême
durant la nuit de Pâques.
Malade
pour la gloire de Dieu
Lorsque les soeurs
de Lazare font avertir Jésus de la maladie de leur frère,
il ne réagit pas comme prévu. Elles s'attendaient
vraisemblablement à ce qu'il se précipite au chevet
de son ami. Jésus, au contraire, prend son temps et retarde
son départ de deux jours (v. 6). C'est qu'il voit dans cette
maladie une occasion de manifester la Gloire de Dieu (v. 4) et de
faire grandir la foi de ses disciples (vv. 15.42). Si la maladie
de Lazare est pour la Gloire de Dieu, ce n'est pas que Dieu
soit glorifié dans la souffrance et la mort des humains mais
parce qu'il y a là une occasion de manifester sa puissance
de salut alors que, du côté de l'être humain,
tout semble perdu.
Dieu peut intervenir
même pour faire franchir la frontière de la mort. Et
ce qu'il fera pour Lazare en le réanimant, il le fera encore
bien davantage en faisant entrer son Fils Jésus dans la Vie
glorieuse avec lui. Le retour de Lazare à la vie est donc
l'anticipation de la véritable résurrection. Et il
sera aussi l'occasion prochaine de l'arrestation et de la condamnation
de Jésus. Lazare devient ainsi la cause indirecte de la glorification
de Jésus réalisée dans sa mort et sa résurrection.
La foi
de Marthe
L'évangéliste
met dans la bouche de Marthe l'expression de la foi des Pharisiens
en la résurrection des morts: « Je sais, dit Marthe,
qu'il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour. »
(v. 24). Jésus lui répond: « Je suis
la résurrection et la vie. » (v. 25) Autrement
dit: cette résurrection que tu attends, c'est à travers
moi qu'elle va se réaliser; le moyen d'y entrer, c'est la
foi en moi. Pour ceux et celles qui croient en moi, la mort n'est
plus l'échec irréparable qu'elle semble être,
mais la porte d'entrée dans la vraie vie.
La foi chrétienne
est l'adhésion au Dieu de la Vie, au Dieu qui fait vivre,
même au-delà de la mort.
Alain Faucher,
ptre
Source: Le Feuillet biblique,
no 1746. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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