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Vingt-quatrième dimanche ordinaire (A) - 12 septembre 1999
 

Pardonne-nous nos offenses !

Parabole du débiteur impitoyable (Mt 18,21-35)
Autres lectures : Si 27,30-28,7; Ps 102; Rm 14,7-9

 

« Remets-nous nos dettes comme nous-mêmes avons remis à nos débiteurs (...) Oui, si vous remettez aux hommes leurs manquements, votre Père céleste vous remettra aussi; mais si vous ne remettez pas, votre Père non plus ne vous remettra pas vos manquements » (Mt 6,12.14-15). La parabole du débiteur impitoyable (Mt 18, 23-35) illustre la demande exprimée dans la prière du Seigneur, la seule d'ailleurs à comporter une condition de réalisation: miséricorde divine et pardon humain sont intimement liés. C'est d'ailleurs ce qu'exprime aussi la béatitude Heureux les miséricordieux, ils obtiendront miséricorde (sous entendre: de la part de Dieu) (Mt 5,7).

Qu'est-ce qui vient en premier?

     Aussi bien le texte du Notre Père et le commentaire qui le suit que la parabole du débiteur affirment clairement que le pardon de Dieu est conditionnel au pardon des humains. Cette prise de position heurte la sensibilité des chrétiens car ceux-ci savent bien qu'ils seront toujours en déficit par rapport à la miséricorde divine. Cependant il ne faut pas oublier le début de la parabole (Mt l8,23- 27). Le roi prend l'initiative de remettre, sans condition, une dette énorme à son serviteur insolvable qui le suppliait. À cause de cette remise de dette dont il a bénéficié, on pouvait attendre de lui qu'il fasse preuve de la même générosité envers son compagnon de service.

     La parabole -- comme d'ailleurs la prière du Seigneur (Mt 6, 9 13) -- s'adresse à des chrétiens qui ont déjà été pardonnés par le Père. La reconnaissance de cette situation doit amener le croyant à exercer à son tour la miséricorde; il y va de la vérité de son engagement de disciple.

     Le pardon ne présuppose même pas le repentir. Lorsque Pierre demande à Jésus s'il doit pardonner jusqu'à sept fois (Mt 18, 21), il n'est pas mentionné que l'offenseur regrette son péché et demande pardon. Le disciple de Jésus, comme Dieu lui-même, doit être prêt à pardonner indéfiniment et sans condition.

La venue du Règne

     L'introduction de la parabole nous avertit qu'il ne s'agit pas seulement de règles de conduite privées. Les rapports entre les personnes, à l'intérieur d'une communauté qui se veut chrétienne, concernent le Royaume. La manière dont les disciples de Jésus exercent la miséricorde se répercutera sur le jugement de Dieu, lors de la venue définitive du Royaume. Prier en disant « Que ton Règne vienne » implique qu'on puisse aussi dire, en toute vérité : « Remets-nous nos dettes comme nous-mêmes avons remis à nos débiteurs. »

Jérôme Longtin, ptre

 

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1762. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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