Invités
à la table du roi
Le
banquet de noces (Mt 22,1-14)
Autres
lectures : És 25,6-9; Ps 22; Ph 4,12-14.19-20
Je me souviens d'un jour de Noël où
la tempête faisait rage. Ma mère attendait une bonne
vingtaine d'invités. Elle m'avait demandé de faire
le guet à la fenêtre. À intervalle régulier,
elle me lançait : « Est-ce que le temps se calme? »
J'aurais tant voulu lui dire que la tempête s'apaisait et
qu'elle n'aurait pas besoin de dégarnir la table. Mais hélas,
il fallait se rendre à l'évidence: la visite de la
ville ne viendrait pas, comme un appel téléphonique
l'avait confirmé. Ce n'était pas une table royale,
mais l'hôtesse était vraiment considérée,
à cette époque, comme la reine du foyer. Toujours
est-il que ma mère dut s'incliner. Ce n'était pas
ses enfants qui refusaient sa table, mais les forces de la nature
qui jouaient contre elle.
Invitations
refusées
L'évangile
nous raconte une belle histoire qui ne finit pas mieux que la première
mais qui est différente sur bien des points. D'abord, c'est
bel et bien un roi cette fois qui invite pour les noces de son fils.
Voulant partager sa joie, il envoie ses serviteurs inviter tous
ceux-là qui gravitent dans son univers familier. Il veut
que son fils soit entouré de ses amis. Mais ces privilégiés
se montrent nullement intéressés. Ils refusent catégoriquement
l'invitation. Certains vont même jusqu'à user de violence.
Mais le roi est généreux. Il veut remplir la salle
des noces. On somme les serviteurs d'aller aux croisées des
chemins pour inviter inconnus et étrangers.
Invité
exclu
Jusque-là
la parabole s'interprète très bien. L'amour de notre
Dieu est sans mesure. Il aime tous ses enfants et en particulier
le peuple juif duquel naîtra son Fils. Il les veut entourer
à la table du Royaume. Mais plusieurs dédaigneront
l'invitation des prophètes et on connaît la triste
fin de l'histoire... Mais là où l'allégorie
se complique, c'est lorsqu'un invité est jeté dehors
parce qu'il n'a pas le vêtement de noce. Quel est donc ce
vêtement? Faut-il avoir de beaux habits pour entrer au paradis?
Nous trouvons la réponse dans les lettres de Paul qui nous
en donne la signification: « Revêtez-vous du Seigneur
Jésus Christ. » (Rm 13,14) C'est là
le vêtement, l'unique vêtement exigé: emprunter
la tunique de Jésus et surtout sa manière d'agir.
Écoutons encore Paul nous dessiner la physionomie du disciple
: « Revêtez-vous de tendre compassion, de bonté,
d'humilité, de douceur, de patience. Pardonnez-vous mutuellement. »
(Col 3,12) Voilà les livrées dont doivent être
revêtus les invités aux noces de l'Agneau, quelle que
soit leur provenance.
Ghislaine Salvail, SJSH
Source: Le Feuillet biblique,
no 1766. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre
biblique de Montréal.
Chronique
précédente :
Une mise en garde au peuple de Dieu
|