Mon
Seigneur et mon Dieu
Jésus apparaît à
ses disciples (Jn 20,19-31)
Autres lectures : Ac 2,42-47;
Ps 116 (117); 1 Pi 1,3-9
Les spécialistes de l'Écriture
Sainte divisent le passage d'Évangile d'aujourd'hui en trois
parties: l'apparition du Christ aux disciples (vv. 19-23), l'apparition
destinée spécialement à Thomas (vv. 24-29)
et l'épilogue (vv. 30-31). Jean a structuré les deux
premières parties de manière identique parce qu'il
a une intention pédagogique derrière son récit:
indiquer les étapes du chemin qui mène à la
foi.
Un signe
parfait
Jean est l'évangéliste
qui a le regard de l'aigle, un regard qui perce la surface sensible
des choses pour mieux en saisir leur véritable profondeur.
L'auteur sacré transforme donc constamment les gestes et
les paroles de Jésus en signes qui laissent percevoir sa
nature divine. En relatant les apparitions du Christ, Jean présente
le signe qui témoigne parfaitement de la divinité
de l'homme de Nazareth: son corps transformé par la résurrection.
Jean indique que ce corps est transformé. Lorsqu'il mentionne
que le Christ apparaît soudainement aux disciples sans passer
par une porte ou une fenêtre, Jean veut faire comprendre que
son corps n'est plus soumis aux contraintes de l'espace et du temps.
Jean veut aussi prouver que les disciples ne voient pas seulement
un pur esprit, un fantôme. Jean établit ce fait en
insistant sur les marques de la crucifixion qui peuvent être
vues et touchées. Devant ce signe parfait, les apôtres
et Thomas ont eu réagi.
Un cheminement
intérieur
Les apôtres
et Thomas ont effectué un cheminement de foi en voyant le
Christ ressuscité. Jean propose leur itinéraire spirituel
comme un modèle pour les communautés chrétiennes
futures. Au début du cheminement, l'être humain ne
sait pas où il va. Il a peur comme les disciples, ou il cherche
comme Thomas. Alors, sur cette route, un signe rappelant le Christ
apparaît. Devant ce signe, la personne peut rester insensible
et n'y voir qu'une réalité humaine. Elle peut aussi,
comme les apôtres et Thomas, se laisser interpeller et découvrir
que le Christ habite cette réalité. Le sommet de ce
texte reste cette confession où Thomas fait cette découverte.
Jésus, l'être humain qu'il a accompagné, qu'il
a écouté est aussi Dieu, un Dieu qui sauve : Mon
Seigneur et mon Dieu. Le don de l'Esprit suit cette découverte.
Et le Christ accompagne ce don d'une mission: bâtir l'Église.
Les disciples, Thomas et les générations chrétiennes
qui ont cru sans voir le Christ ont reçu et reçoivent
encore aujourd'hui le même don et la même mission: répandre
la Bonne Nouvelle et faire grandir l'Église.
Benoît Lambert
Source: Le Feuillet biblique,
no 1749. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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Un certain tombeau vide
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