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Deuxième dimanche de Pâques A - 11 avril 1999
 

Mon Seigneur et mon Dieu

Jésus apparaît à ses disciples (Jn 20,19-31)
Autres lectures : Ac 2,42-47; Ps 116 (117); 1 Pi 1,3-9

 

Les spécialistes de l'Écriture Sainte divisent le passage d'Évangile d'aujourd'hui en trois parties: l'apparition du Christ aux disciples (vv. 19-23), l'apparition destinée spécialement à Thomas (vv. 24-29) et l'épilogue (vv. 30-31). Jean a structuré les deux premières parties de manière identique parce qu'il a une intention pédagogique derrière son récit: indiquer les étapes du chemin qui mène à la foi.

Un signe parfait

     Jean est l'évangéliste qui a le regard de l'aigle, un regard qui perce la surface sensible des choses pour mieux en saisir leur véritable profondeur. L'auteur sacré transforme donc constamment les gestes et les paroles de Jésus en signes qui laissent percevoir sa nature divine. En relatant les apparitions du Christ, Jean présente le signe qui témoigne parfaitement de la divinité de l'homme de Nazareth: son corps transformé par la résurrection. Jean indique que ce corps est transformé. Lorsqu'il mentionne que le Christ apparaît soudainement aux disciples sans passer par une porte ou une fenêtre, Jean veut faire comprendre que son corps n'est plus soumis aux contraintes de l'espace et du temps. Jean veut aussi prouver que les disciples ne voient pas seulement un pur esprit, un fantôme. Jean établit ce fait en insistant sur les marques de la crucifixion qui peuvent être vues et touchées. Devant ce signe parfait, les apôtres et Thomas ont eu réagi.

Un cheminement intérieur

     Les apôtres et Thomas ont effectué un cheminement de foi en voyant le Christ ressuscité. Jean propose leur itinéraire spirituel comme un modèle pour les communautés chrétiennes futures. Au début du cheminement, l'être humain ne sait pas où il va. Il a peur comme les disciples, ou il cherche comme Thomas. Alors, sur cette route, un signe rappelant le Christ apparaît. Devant ce signe, la personne peut rester insensible et n'y voir qu'une réalité humaine. Elle peut aussi, comme les apôtres et Thomas, se laisser interpeller et découvrir que le Christ habite cette réalité. Le sommet de ce texte reste cette confession où Thomas fait cette découverte. Jésus, l'être humain qu'il a accompagné, qu'il a écouté est aussi Dieu, un Dieu qui sauve : Mon Seigneur et mon Dieu. Le don de l'Esprit suit cette découverte. Et le Christ accompagne ce don d'une mission: bâtir l'Église. Les disciples, Thomas et les générations chrétiennes qui ont cru sans voir le Christ ont reçu et reçoivent encore aujourd'hui le même don et la même mission: répandre la Bonne Nouvelle et faire grandir l'Église.

Benoît Lambert

 

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1749. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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Un certain tombeau vide