L'autre
Défenseur
Le
Paraclet Jésus et le Père (Jn 14,15-21)
Autres
lectures : Ac 8,5-8.14-17; Ps 64 (65); 1 Pi 3,15-18
Au lieu de limiter notre examen des textes bibliques
à une ou deux expressions bien connues, nous avons considéré
certaines données qui illustrent leur complexité.
Cet examen attentif nous conduit maintenant à reconnaître
leur puissance de contestation. Les mots de réconfort de
Jésus peuvent provoquer des inconforts, tant les pistes ouvertes
peuvent différer des lieux communs qui nous sont familiers.
Ces inconforts se manifestent lorsque nous dépassons les
évidences qui meublent trop souvent notre subconscient chrétien
concernant les commandements, les rôles de l'Esprit, les moyens
de communiquer la foi.
Le texte de l'évangile
est comme emballé dans des propos assez ressemblants, au
début et à la fin. Cette inclusion lie la fidélité
à Jésus avec ses commandements. Ces propos étonnent,
en cette époque où la diversité et le laisser-aller
sont devenus la norme. Nos attitudes contemporaines ne coïncident
pas avec les choix qui s'offrent aux disciples, depuis le moment
où le quatrième évangile a mis en scène
le commandement de l'amour dans le geste du lavement des pieds.
Le Maître et Seigneur a choisi ce geste modeste pour exprimer
une modalité de sa présence continue dans la communauté.
Son geste équivaut dans le quatrième évangile
au don de l'Eucharistie décrit dans les trois autres évangiles.
Pour accueillir fidèlement la présence réelle,
rien ne vaut l'intégration de l'exemple du maître dans
le vécu quotidien! Impossible, alors, de se dire fidèle
sans prendre au sérieux ce commandement « nouveau ».
La fidélité à Jésus n'est pas affaire
de sentiments à son égard, mais plutôt appel
à l'action précise, efficace, différente.
Au coeur de l'architecture
du texte évangélique, le verset 18 propose un thème
central: les auditeurs de Jésus ne seront pas laissés
orphelins. Dans notre ambiance de chacun-pour-soi, de succès
individuel, nous préférons taire cette promesse. L'être
humain a-t-il tant changé depuis l'époque de Jésus
au point où toute proposition de lien permanent entre la
divinité et l'humanité semble désormais superflue?
Bien sûr,
nous sommes des grandes personnes. Évidemment, nous ne sommes
pas chaud à cette proposition d'un lien « familial »
ou « défensif » qui se perpétue
à toutes les étapes de notre vie. Et pourtant, nous
vivons des situations où l'isolement nous tue, où
notre faiblesse nous paralyse. Jésus annonce la continuité
du compagnonnage rassurant grâce à un Esprit de vérité.
Nous bénéficions du même apport divin que les
disciples du temps de Jésus. Farfelu de dire que « tout
était plus clair en ce temps-là »!
Alain Faucher, ptre
Source: Le Feuillet biblique,
no 1753. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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biblique de Montréal.
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