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Sixième dimanche de Pâques A - 9 mai 1999
 

L'autre Défenseur

            Le Paraclet Jésus et le Père (Jn 14,15-21)
          Autres lectures : Ac 8,5-8.14-17; Ps 64 (65); 1 Pi 3,15-18

 

Au lieu de limiter notre examen des textes bibliques à une ou deux expressions bien connues, nous avons considéré certaines données qui illustrent leur complexité. Cet examen attentif nous conduit maintenant à reconnaître leur puissance de contestation. Les mots de réconfort de Jésus peuvent provoquer des inconforts, tant les pistes ouvertes peuvent différer des lieux communs qui nous sont familiers. Ces inconforts se manifestent lorsque nous dépassons les évidences qui meublent trop souvent notre subconscient chrétien concernant les commandements, les rôles de l'Esprit, les moyens de communiquer la foi.

     Le texte de l'évangile est comme emballé dans des propos assez ressemblants, au début et à la fin. Cette inclusion lie la fidélité à Jésus avec ses commandements. Ces propos étonnent, en cette époque où la diversité et le laisser-aller sont devenus la norme. Nos attitudes contemporaines ne coïncident pas avec les choix qui s'offrent aux disciples, depuis le moment où le quatrième évangile a mis en scène le commandement de l'amour dans le geste du lavement des pieds. Le Maître et Seigneur a choisi ce geste modeste pour exprimer une modalité de sa présence continue dans la communauté. Son geste équivaut dans le quatrième évangile au don de l'Eucharistie décrit dans les trois autres évangiles. Pour accueillir fidèlement la présence réelle, rien ne vaut l'intégration de l'exemple du maître dans le vécu quotidien! Impossible, alors, de se dire fidèle sans prendre au sérieux ce commandement « nouveau ». La fidélité à Jésus n'est pas affaire de sentiments à son égard, mais plutôt appel à l'action précise, efficace, différente.

     Au coeur de l'architecture du texte évangélique, le verset 18 propose un thème central: les auditeurs de Jésus ne seront pas laissés orphelins. Dans notre ambiance de chacun-pour-soi, de succès individuel, nous préférons taire cette promesse. L'être humain a-t-il tant changé depuis l'époque de Jésus au point où toute proposition de lien permanent entre la divinité et l'humanité semble désormais superflue?

     Bien sûr, nous sommes des grandes personnes. Évidemment, nous ne sommes pas chaud à cette proposition d'un lien « familial » ou « défensif » qui se perpétue à toutes les étapes de notre vie. Et pourtant, nous vivons des situations où l'isolement nous tue, où notre faiblesse nous paralyse. Jésus annonce la continuité du compagnonnage rassurant grâce à un Esprit de vérité. Nous bénéficions du même apport divin que les disciples du temps de Jésus. Farfelu de dire que « tout était plus clair en ce temps-là »!

Alain Faucher, ptre

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1753. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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Jésus conduit au Père