Un
don du Fils de l'Homme
Discours
sur le Pain de vie (Jn 6,51-58)
Autres
lectures : Dt 8,2-16a; Ps 147; 1 Co 10,16-17
La controverse
Jean utilise dans la Bonne Nouvelle d'aujourd'hui
un procédé littéraire qu'il a employé
fréquemment dans son Évangile: la parabole. La parabole
johannique débute habituellement par une formule énigmatique
prononcée par le Christ. Par la suite, les auditeurs ne comprennent
pas ce que dit le Seigneur et l'épisode se termine par un
enseignement du Maître. Ici l'incompréhension est très
profonde. Les auditeurs de Jésus croient que celui-ci les
invite à prendre part à des rites cannibales, pratiques
interdites par la Loi mosaïque. Jésus, un homme de Dieu,
ne devrait donc pas lancer une telle invitation blasphématoire.
Le Fils
de l'Homme
Dans son explication,
Jésus utilise une figure de l'Ancien Testament: celle du
Fils de l'Homme. Cette figure apparaît dans le livre de Daniel
(Dn 7,13-14). Le Fils de l'Homme est un personnage céleste
qui recevra de Yahvé la seigneurie sur tout l'univers. À
l'époque de Jésus, cette figure était associée
au Messie qui devait apporter le salut à Israël. Le
Messie devait venir du ciel. En se comparant au Fils de l'Homme,
Jésus indique clairement aux Juifs qu'ils sont conviés
à manger un aliment différent de la chair humaine.
En effet, comme le Fils de l'Homme, Jésus est d'origine céleste
et sa chair est donc différente.
Le salut
En faisant référence
au Fils de l'Homme, Jésus indique aussi sa mission. Il est
le Messie, celui qui apporte le salut au peuple élu. Et Jésus
signale dans son enseignement le moyen d'être sauvé:
manger son corps et boire son sang. Jésus complète
son instruction en décrivant les effets de cette nourriture
mystique. Tout d'abord, il y a un effet qui s'oriente vers l'avenir.
La personne qui mange le corps du Sauveur recevra la vie éternelle,
la vie sans fin du Royaume. Par la suite Jésus expose un
effet qui s'oriente dans le présent. L'être humain
qui se nourrit de la vraie manne s'unit à Dieu d'une manière
très intime. L'intimité de cette union est tellement
grande que Jésus la compare à la communion qui existe
entre lui et son Père éternel. Ce salut proposé
par Jésus aux auditeurs de son temps est encore offert aux
croyants et aux croyantes d'aujourd'hui. Aujourd'hui en cette fête
du Saint-Sacrement, Jésus convie ceux et celles qui le suivent
à proclamer cette Bonne Nouvelle au monde entier.
Benoît Lambert
Source: Le Feuillet biblique,
no 1757. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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biblique de Montréal.
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