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La Trinité : Dieu en action! Le Fils médiateur et le
jugement (Jn 3,16-18)
De prime abord, on ne s'attend pas à un contenu stimulant dans un tel dimanche! Le mystère trinitaire est trop souvent réduit à une énigme arithmétique. Elle ne semble avoir rien à offrir pour clarifier les enjeux de nos engagements quotidiens. Cependant la contemplation des textes bibliques nous apprend beaucoup sur les actions posées par le Dieu de la Bible, sur son engagement bien concret dans des opérations d'envergure. Ce Dieu agissant est décrit autant dans l'évangile que dans la première lecture. Voilà une splendide occasion pour percevoir l'unité des deux Testaments, et pour oublier à tout jamais nos préconceptions quant à un Dieu ennuyeux et lointain! Partout, Dieu agit, Dieu vivifie, Dieu pardonne. Il rêve d'inclure les humains dans son circuit vital. Voilà son ouvrage, son occupation: être un carrefour d'amour toujours offert, toujours ouvert à quiconque accepte cette révélation véhiculée par le Fils unique. L'offre de Dieu bonifie, dépasse la « structure d'accueil » humaine, ce besoin inné chez l'être humain d'être relié à meilleur que lui-même. Autrement dit, parler de la Trinité et la célébrer ne doit plus être vu comme un problème, mais comme une solution lentement mûrie au fil de l'expérience de l'Église. Cette solution allait de soi dans l'ancien monde où primait la solidarité du groupe. Elle a encore plus à apporter à notre tissu social affaibli par la recherche obsessionnelle de la satisfaction du moi. Parler de jugement dans le contexte permissif nord-américain suscite automatiquement la désapprobation. Les lectrices et lecteurs sont mis en présence d'un évangile contestataire, prophétique. Et un autre préjugé vole en éclats: le quatrième évangile, l'évangile « spirituel », n'est pas seulement l'évangile de l'amour ou de l'esprit. Il est d'abord l'évangile de la décision de foi au Fils unique de Dieu qui implique de graves conséquences. Comme le démontrent la première et la deuxième lectures, croire, selon l'évangile, met en réseau. « Croire au nom du Fils unique de Dieu » s'avère une clé pour s'insérer dans ce réseau divin du Dieu qui donne le Fils, et du Fils qui est donné pour sauver. Cette approche positive du mystère arrive à point nommé. En effet, cette année, la célébration du dimanche de la Trinité survient à quelques mois d'un Jubilé universel destiné à « glorifier la Trinité ». Pour que l'invitation de Jean-Paul II produise ses fruits, il faut découvrir d'urgence la richesse biblique du titre « Trinité » apposé aux noms des personnes divines. Même si le mot n'est pas un terme biblique au sens strict, les lectures de la fête mettent en scène l'activité divine résumée dans le mot « Trinité ». Alain Faucher, ptre
Source: Le Feuillet biblique, no 1756. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal. Chronique
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