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Vingt-deuxième dimanche ordinaire B - 3 septembre 2000
 
Bien au-delà de la Loi!

Le pur et l'impur (Marc 7,1-8.15-15.21-23)
Autres lectures: Dt 4,1-2.6-8; Ps 14 (15); Jc 1,17-18.21b-22.27

 

Jésus, rapporte l'évangéliste Matthieu, avait dit un jour: « Je ne suis pas venu abolir la Loi, mais la conduire à sa perfection. » (Mt 5,17) Ces paroles révèlent un malaise à propos de la compréhension de la Loi. Mal interprétée, elle risque d'être vidée de sa moelle au lieu de nourrir ceux qui doivent l'accomplir. En effet, si la Loi de Dieu paralyse les croyants au lieu de les stimuler dans leur recherche spirituelle, c'est qu'elle est dénaturée. Voilà ce dont Jésus veut préserver ses auditeurs et ses disciples. Aussi, veut-il s'assurer d'être bien saisi: « Écoutez-moi tous, et comprenez bien. » (Mc 7,14)

     Les commandements du Seigneur sont un don précieux car ils nous protègent de notre faiblesse naturelle. Par contre, laissés à eux-mêmes, ils ne suffisent pas. Pour faire de nous des amoureux de sa Loi à la manière du psalmiste qui chantait: « Ta Loi fait mes délices. » (Ps 119, 47), pour vraiment en goûter toute la saveur il faut les saisir par le « dedans du coeur » (Mc 7, 21). Les pharisiens commettaient une grave erreur en se glorifiant d'observer scrupuleusement la Loi. De plus, ils épiaient les autres pour les prendre en défaut: « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition? » (Mc 7, 5). Aussi, la Loi de Dieu s'était refermée comme un piège sur leur propre vie au point d'en faire des « hypocrites » (v. 6) et des observateurs de leurs propres lois, tatillonnes et stérilisantes. Jésus stigmatise cette attitude, et il ne trouve rien de mieux que de leur servir, en guise de réponse, les paroles du prophète Isaïe: « Vous laissez de côté les commandements de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes. » (Mc 7, 8)

      Le piège dans lequel sont tombés les pharisiens et les scribes, guette encore tous « les honnêtes gens » de notre époque car, pour pasticher Claudel, « ils ne mouillent pas à la grâce ». Ils se font une cuirasse qui les empêche de se laisser imprégner par les visites de Dieu. Dieu ne peut les gratifier de son pardon: ils sont sans reproche. Dieu ne peut les soutenir: ils sont forts; Dieu n'a pas à leur rappeler sa Loi: ils ont la leur. Alors Dieu s'éloigne car sa Loi d'amour a été pervertie. Elle a été réduite à un édifice bâti sur des rites extérieurs, sur des traditions anciennes mais que l'on a vidées de leur âme. Cela était vrai au Temps de Jésus comme au temps de Paul: « La lettre tue, seul l'Esprit donne vie. » (2 Co 3, 6) Cela demeure vrai au temps du poète comme au temps d'aujourd'hui. Bien sûr, l'observance d'une Loi peut souvent nous contrarier, nous heurter et même nous blesser. Mais elle peut devenir aussi une blessure salutaire en creusant en nous un désir secret, celui de nous libérer de notre esclavage. Cette libération nous conduira au-delà de la Loi et nous fera « danser de joie » (Ps 68,4).

Ghislaine Salvail, SJSH

 

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1804. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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