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Trente-deuxième dimanche ordinaire B - 12 novembre 2000
 
L'offrande de sa vie

La suite du Christ (Marc 12,38-44)
Autres lectures: 1 R 17,10-16; Ps 145; Hb 9,24-28

 

Depuis qu'il est entré à Jérusalem, aux vivats de la foule qui l'acclamait comme le Messie attendu, Jésus ne cesse d'être interpellé par les scribes, les Pharisiens et les Sadducéens, pour qu'il se prononce sur des sujets controversés. Le ton est à la polémique et toute question est un piège tendu à l'autorité de son enseignement, que ce soit en matière fiscale ou doctrinale. À qui doit-on payer ses impôts: à l'empereur ou au Temple? Y a-t-il une résurrection pour les morts? Quel est le premier de tous les commandements? Le tout se termine par une critique des pratiques religieuses ostentatoires des scribes auxquelles Jésus oppose l'humilité d'une pauvre veuve qui donne en offrande le peu qu'elle a pour vivre.

La vanité des scribes

      Les scribes étaient passés maîtres dans l'interprétation de la Loi et de la doctrine religieuse, ainsi que dans son application à la vie quotidienne. Ils jouissaient d'un grand prestige et certains ne se privaient pas pour profiter des honneurs et des privilèges dus à leur fonction. Jésus critique vigoureusement leur comportement ostentatoire et leur goût pour les mondanités. Mais les reproches les plus durs concernent l'exploitation des veuves et l'affectation dans la prière. Le comportement que Jésus attend de ses disciples est tout le contraire: ils doivent accueillir les petits, partager leurs richesses, faire confiance à Dieu et pardonner. La critique de Jésus rejoint celle des prophètes. Ceux-ci avaient toujours remis en question l'incohérence pouvant exister entre les pratiques religieuses et la pratique de la charité envers autrui.

L'indigence de la veuve

      Dans la scène qui suit, Jésus présente l'offrande de la pauvre veuve comme modèle de générosité et de confiance absolue en l'amour de Dieu. Étant assis devant le Trésor du Temple, Jésus a pu entendre la veuve dire au prêtre de service le montant de son don, comme c'est la coutume. La somme, deux piécettes, est dérisoire, car elle correspond au huitième de la ration de pain distribuée aux pauvres. Jésus souligne que cela représente tout ce qu'elle a pour vivre.

      Le geste de la pauvre veuve fait écho à la parole de Jésus qui invite quiconque veut être son disciple à servir et à donner sa vie (Marc 10, 43-45). En donnant tout ce qu'elle a pour vivre, la veuve annonce la passion et la mort de Jésus, que Marc racontera peu après. Jésus a donné plus que ce qu'il avait pour vivre, il a donné sa propre vie.

Yves Guillemette, ptre

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1814. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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