Qui vivra
verra!
La résurrection des morts (Lc
20, 27-38)
Autres lectures: 2
M 7,1-2.9-14 ; Ps 16 (17) ; 2
Th 2,16-3,5
Même si nous croyons que nous sommes déjà ressuscités
en Jésus Christ, qui ne s'interroge pas sur le ciel et le
"comment" de la vie après la mort? Comment cela va-t-il se
faire? Et nous ne manquons pas d'images pour nous représenter
le ciel. Il faut toutefois considérer leur relativité:
elles ne sont pas la vérité, mais au service de la
vérité de notre immortalité qui est l'héritage
des fils et des filles de Dieu que nous sommes devenus par le baptême.
Nous sommes destinés par vocation à vivre dans un
état de vie et d'amour, en communion avec Dieu.
La question de l'au-delà tenaille
les croyants depuis fort longtemps. Les sadducéens l'ont
posée à Jésus, mais avec malice, dans l'intention
de le prendre au piège et de ridiculiser la foi en la résurrection
des morts à laquelle ils ne croyaient pas, car elle n'était
pas affirmée dans la Loi de Moïse qui était la
seule Écriture qu'ils reconnaissaient.
Ils présentent donc à
Jésus un cas qui, par son manque de réalisme, frise
le grotesque. Selon la loi du lévirat, un homme devait épouser
la veuve de son frère pour lui assurer une descendance, donc
une survie dès ici-bas dans ses enfants. Dans le cas d'une
femme qui a épousé les sept frères de son premier
mari et qui sont morts les uns après les autres, duquel sera-t-elle
l'épouse une fois morte?
La réponse de Jésus
écarte, dans un premier temps, les représentations
qui ne feraient que perpétuer, dans l'au-delà, les
types de relations terrestres. Le mariage et la procréation,
malgré leur valeur indéniable, assurent la survie
de l'espèce humaine sur terre. Après la mort, ces
réalités n'ont plus leur raison d'être, car
la vie se situe à un niveau spirituel.
Dans un deuxième temps, Jésus
précise sa pensée en situant la vie des ressuscités
dans la logique de l'alliance que Dieu a conclue avec son peuple,
en commençant avec les pères: Abraham, Isaac et Jacob.
La fidélité de Dieu à son alliance atteindra
son sommet dans la résurrection de Jésus. Dieu, le
Vivant, ne peut abandonner dans la mort ceux avec qui il a conclu
une alliance pour la vie. La mort est un passage à une existence
totalement vécue pour Dieu. Il ne sera plus nécessaire
de savoir si nous sommes frères ou surs, maris ou femmes.
Nous nous reconnaîtrons dans l'amour plein et total que Dieu
a pour nous et nous pour lui et dans la vie que crée cet
amour divin. La joie de nous savoir tous aimés de Dieu et
vivants pour lui nous comblera au-delà de toute espérance.
Et gardons-nous la surprise de voir comment cela se passera.
Yves Guillemette, ptre
Source: Le Feuillet biblique,
no 1857. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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biblique de Montréal.
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