Vous avez
dit: ressuscité?
Le tombeau vide (Lc
24, 1-12)
Récitatif
biblique (fichier mp3)
avec Hélène Dufresne Loyer et Danielle Morin
Le sentiment dominant, dans le récit de la visite des femmes
au tombeau est la perplexité. Luc est bien conscient du caractère
inouï de l'événement pascal: ni la disparition
du corps de Jésus (v. 3), ni l'intervention de messagers
du ciel (v. 4), ni même le rappel des propres paroles
de Jésus (vv. 6-7) ne suffisent pour emporter l'adhésion.
Pour que naisse la foi, il faut faire l'expérience de la
rencontre avec le Ressuscité, il faut être habité
par l'Esprit qui permet de comprendre les événements
et de leur donner sens. En somme, le récit de la découverte
du tombeau vide est plutôt une préparation qu'une conclusion;
il s'agit d'un récit ouvert qui appelle autre chose.
Les personnages
Dans le récit de la passion
selon saint Luc, les disciples de Jésus ne sont pas dispersés,
mais ils se tiennent à distance (voir Lc
23,49). Ce sont les femmes, disciples elles aussi de Jésus
depuis l'époque du séjour en Galilée, qui l'accompagnent
jusqu'à son dernier repos (Lc
23,55). Il est donc normal qu'elles soient aussi les premières
à découvrir le tombeau vide, à entendre l'annonce
de la résurrection (vv. 5-6) et à la transmettre (v. 9).
Elles ont été fidèles à Jésus
jusqu'au bout de son existence terrestre, elles sont aussi les premières
à être associées à l'étape nouvelle
qui commence.
Les deux hommes en vêtements
éblouissants (v. 4) sont des messagers de Dieu. Lors
de la naissance de Jean Baptiste, puis lors de celle de Jésus,
les anges avaient été envoyés par Dieu pour
expliquer aux personnes concernées le sens des événements,
et leur place dans le plan du salut de Dieu. C'est encore leur rôle
au moment de la résurrection.
Les apôtres et les autres proches
de Jésus occupent une place très discrète.
Leur rôle se limite à manifester leur incrédulité
(v. 11). Seul Pierre entreprend de vérifier les propos
des femmes mais cette démarche ne débouche pas , à
ce moment-là, sur la foi. Les faits matériels ne constituent
pas une preuve et c'est seulement après avoir rencontré
lui-même le Ressuscité que Pierre pourra comprendre
vraiment ce qui est arrivé (voir Lc
24,34).
La Bonne Nouvelle
Jésus est désormais
le Vivant; sa place n'est plus parmi les morts (v. 5). Tel
est l'essentiel de la Bonne Nouvelle transmise par les envoyés
de Dieu. La résurrection est le passage du monde des morts
à celui des vivants. Et le Ressuscité est bel et bien
le même que celui que les femmes et les autres disciples ont
connu sur les routes de Galilée (v. 7). D'où
l'importance de la mémoire du Jésus historique (v. 8),
car l'incarnation et la résurrection sont deux aspects inséparables
d'un même mystère, celui de l'amour de Dieu pour l'humanité.
Jérôme Longtin, ptre
Source: Le Feuillet biblique,
no 1836. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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