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Deuxième dimanche de l'Avent A - 9 décembre 2001
 
Le Royaume des cieux est tout proche

La prédication de Jean-Baptiste (Mt 3, 1-12)
Autres lectures: Is 11, 1-10 ; Ps 71 (72); Rm 15, 4-9

 

Tel un phénomène, Jean Baptiste attire les foules (v. 5), d'autant plus que son message est percutant : Convertissez-vous, car le royaume des cieux est tout proche. L'appel à la conversion reprend un thème constant de la prédication des prophètes car le peuple d'Israël doit sans cesse changer son coeur pour correspondre davantage au projet de Dieu. L'annonce de la proximité du royaume est quelque chose de neuf. Cela signifie que les promesses faites aux ancêtres, et qui alimentent depuis si longtemps l'espérance du peuple d'Israël, sont sur le point de se réaliser. La conversion est d'autant plus urgente que le temps se fait court (cf. v. 10).

     Quelle idée Jean se fait-il de ce royaume tout proche? On peut trouver des éléments de réponse dans le discours rapporté par l'évangéliste aux vv. 7-12.

     L'appartenance ethnique ne suffit pas pour entrer dans ce royaume. A ces Juifs fiers de leur identité de peuple élu, Jean vient rappeler avec ironie que Dieu ne manque pas de moyens : Avec les pierres que voici, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham (v. 9). Eux aussi ont besoin de conversion et celle-ci doit se manifester par des changements concrets et durables dans leur manière d'être; ils doivent porter du fruit (vv. 8.10).

     L'avènement du royaume coïncidera avec un jugement général de Dieu sur l'humanité. Les options de chacun, pour ou contre Dieu et son Alliance, seront alors définitives (v. 12), mais jusqu'à ce point de non-retour, la voie de la conversion demeure ouverte (v. 11).

     Jean lui-même ne se considère pas comme l'agent principal de la venue du royaume. Il annonce la venue de quelqu'un de plus fort que (lui) et dont il n'est même pas digne de retirer les sandales (v.11). La caractéristique de ce personnage encore anonyme sera de plonger le monde dans l'esprit et dans le feu (v.11). L'effusion de l'esprit de Dieu est connue, chez les prophètes, comme un des signes d'un monde nouveau (voir, par exemple, Ez 37-10 ). Le feu est une image de jugement et de purification (voir, par exemple, Is 66,15-16 ).

     Jean le Baptiste reste donc très proche des images traditionnelles pour exprimer la nouveauté radicale de l'événement qui se prépare et dont il est le messager privilégié. Mais, par son style de vie, il remet en question une tradition religieuse devenue trop sure d'elle-même; par le contenu de sa prédication, il anticipe déjà ce que sera la Bonne Nouvelle de Jésus. Celui-ci, cependant, proposera du royaume une vision nouvelle, en partie différente de celle envisagée par Jean.

Jérôme Longtin, ptre

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1861. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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Le temps de la fin