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Onzième dimanche ordinaire A - 16 juin 2002
 
Les foules sont fatiguées et abattues

Jésus et les foules sans berger (Matthieu 9, 34 - 10, 8)
Autres lectures: Exode 19, 2-6a; Ps 99 (100); Romains 5, 6-11

Jésus, voyant les foules, eut pitié d'elles... Il n'est pas dit ici qu'il donne un enseignement comme il l'a fait sur la montagne, qu'il guérit les foules qu'on lui amène souvent. Non! ici Jésus « fut ému jusqu'aux entrailles » comme l'indique l'étymologie du mot en hébreu. Il jette un regard neuf sur ces femmes et ces hommes épuisés, abattus et prostrés. Il constate une situation spirituelle. D'ailleurs, l'image des brebis sans bergers, familière aux croyants du Premier Testament, précise cette perception. Dans Ézéchiel, on entend : Je vais appeler à leur tête un berger et un seul qui prendra soin d'elles...Moi, Yhwh, je serai Dieu pour elles (Ézéchiel 34, 23). Yhwh, mon berger, je ne manque de rien. Grâce à toi, couché dans l'herbe des prés verte, guidé vers les eaux calmes, tu me redonnes des forces, tu m'indiques le sentier le plus juste (Psaume 23, 1-3).

     Dans un récit de guérison, il est question d'un bienfaiteur et de bénéficiaires. Le cas, ici, est différent : l'image d'Ézéchiel révèle une réciprocité, celle d'une alliance. Chez Jésus, son émotion et sa vision autre de la foule font jaillir l'invitation à une prière de demande : Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers pour sa moisson (v. 38). Une prière qu'on pourrait entendre avec une certaine nuance, celle-ci :« n'envoie pas d'autres que nous », mais « envoie nous comme ouvriers pour la moisson ».

     C'est le Seigneur qui appelle les Douze et leur donne le pouvoir. L'appelé est celui qui écoute et reçoit l'appel, il est celui qui va vers les autres. Son appel est un don, sa mission, une conviction. Son assurance repose sur la confiance qu'il met en Celui qui l'a appelé. Chez l'évangéliste Matthieu, le groupe des Douze est introduit sous le régime de l'identité avec le Maître : « des semblables au Maître », c'est-à-dire même pouvoir, mêmes fins. Ils ont à réussir ce qu'il est, Lui, Jésus. Les foules alors, dans le regard de Jésus, puis des Douze, deviennent les partenaires possibles de l'Alliance.

     Paul a rappelé l'amour immensément gratuit de Dieu. Les ministères dans l'Église (les services) sont des dons reçus gratuitement; les fruits de l'apostolat ne dépendent pas avant tout des capacités personnelles du serviteur. Il n'y a pas de doute que « les serviteurs inutiles » qui posent des gestes qui font vivre et qui risquent une parole vraie désaltèrent et nourrissent le peuple « épuisé et prostré ».

Julienne Côté, CND

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1888. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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Un coup de maître