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Douzième dimanche ordinaire A - 23 juin 2002
 
Antidote à la peur

Ne craignez rien (Matthieu 10, 26-33)
Autres lectures: Jérémie 20, 10-13; Ps 68 (69); Romains 5, 12-15

Jésus enseigne aux disciples en quoi consiste leur mission, y compris dans ses aspects éprouvants comme les persécutions. Pour éviter que ses auditeurs cèdent à la peur et abandonnent en chemin, le Seigneur doit maintenant les rassurer. D'où le mot d'ordre : « Ne craignez pas.» Au premier plan, cette consigne vise les apôtres qui entouraient Jésus durant son ministère terrestre. Elle concerne aussi les missionnaires de l'Église de Matthieu. Enfin, elle interpelle finalement l'ensemble des chrétiens et des chrétiennes dont nous sommes. Mais quels arguments, quels points d'appui peuvent soutenir la confiance?

     Premièrement, l'Évangile n'est pas une révélation privée mais une bonne nouvelle pour toute l'humanité. Si la crainte l'enferme dans le silence, elle devient lettre morte. Du temps où Jésus vivait en Palestine, il ne pouvait se permettre de la dévoiler à la grandeur de la planète. Les moyens de communication ne le permettent pas et, surtout, il faut attendre sa mort et sa résurrection pour qu'éclate au grand jour le sens de cette Bonne Nouvelle. Mais maintenant, pour ceux qui en douteraient encore, c'est bien le temps de révéler cet ultime don de Dieu. De proclamer cette vie nouvelle amorcée en son Fils et appelée à grandir. Cela comporte des risques, oui. Mais le jeu en vaut la chandelle.

     Deuxième point d'appui : la confiance en l'indéfectible bonté du Père. Les bourreaux exercent leur pouvoir dans les limites de ce monde. Dieu, lui, dispose de la vie éternelle. C'est pourquoi il est plus à craindre que les humains. Mais c'est une crainte bien relative, compte tenu du soin dont il fait preuve à l'égard de la création. S'il voit à la survie des moineaux, pourquoi laisserait-il tomber celles et ceux qui consacrent leur vie à suivre son Fils? Et même s'il fallait que la mort frappe un disciple, ce ne serait pas parce que le Père l'abandonne. Il demeure présent même lorsque la vie terrestre prend fin.

     En troisième lieu, Jésus souligne que les disciples récolteront au jour dernier les véritables fruits de la persévérance actuelle. L'engagement et les épreuves du présent peuvent sembler vains ou sans issus. Mais ils ne laissent pas le Christ indifférent. Lui-même se fera l'avocat, non pas des plus performants, mais de celles et ceux qui se seront « prononcés » pour lui. Autrement dit, celles et ceux qui auront pris le flambeau de la Bonne Nouvelle et l'auront fait connaître à leur façon. Jésus choisit une formule imagée qui frappe les esprits. Elle éveille au caractère actuel et immédiat de l'engagement chrétien. Le sort ultime de chaque personne se joue au présent. Mais rien n'est décidé d'avance. Il est toujours temps de choisir le Christ comme guide et de marcher à sa suite, sous l'oeil bienveillant de son Père.

Jean Grou

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1889. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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