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Dimanche de la Résurrection A - 31 mars 2002
 
Comme s'il voyait l'invisible

Le tombeau vide (Jean 20, 1-9)
Autres lectures: Ac 10, 34.37-43 ; Ps 117 (118) ; Col 3, 1-4

 

La résurrection de Jésus Christ est le fondement de notre foi chrétienne : Si le Christ n'est pas ressuscité, vaine est notre foi, ose affirmer Paul (1 Corinthiens 15, 14). Mais cette réalité spirituelle ne peut faire surgir en nous le goût de la fête qu'à certaines conditions. Il faut que nous ayons une confiance raisonnable dans la valeur du témoignage des apôtres et de ceux qui l'ont transmis par écrit longtemps après. C'est pour cette raison, justement, que la première lecture nous ramène aux temps apostoliques. Les témoins de la première heure proclament ce qu'il est convenu d'appeler le kérygme primitif qui demeure le noyau dur de la foi chrétienne.

     Notre passage d'évangile semble fusionner deux textes anciens de visites au tombeau de Jésus. La première visite rappelle celle des femmes et l'autre celle des disciples Pierre et Jean. Ces deux récits ne nous sont pas donnés dans le but de forcer la foi en la résurrection du Christ, mais plutôt pour nous y faire entrer progressivement. Devant l'épreuve du vide de cette tombe, devant du corps de Jésus, naîtra la foi en sa résurrection. Durant toute notre vie d'ailleurs, nous aurons à approfondir ce mystère car personne n'y pénètre une fois pour toutes.

     Jean attribue un rôle important à ce disciple que Jésus aimait (Jean 13, 23). Il serait d'ailleurs le rédacteur du récit qui nous occupe. Jean devance Pierre dans la course au tombeau et jette un premier regard. Cependant il n'entre pas. Mais le linceul resté là (v. 5) fait surgir de sa mémoire des paroles de Jésus concernant sa résurrection (Jean 11, 24-25) et lui ouvre les yeux de la foi (v. 8). À la suite de ses ancêtres, il entreprend le long chemin du croyant comme s'il voyait l'invisible (Hébreux 11, 27).

     Quant à Pierre, il dut se départir de sa belle assurance coutumière pour entrer à son tour dans la foi. Ainsi, à la suite de leur premier chef, il faut désormais que les membres de l'Église puissent eux aussi entrer spirituellement dans le rocher où a reposé le corps du Jésus Christ. Entrer, non pas pour entretenir l'angoisse de son absence, mais pour essayer de mieux saisir le sens de ces paroles : Il fallait que Jésus ressuscite d'entre les morts (Jean 20, 9). Oui, il fallait que Jésus revienne d'entre les morts, quitte le tombeau, pour que nous puissions vivre de sa vie jusqu'à la fin des temps et au-delà de ce temps.

Ghislaine Salvail, SJSH

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1877. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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Se laisser instruire... comme Jésus!