La purification
du Temple
La purification
du Temple (Jean 2, 13-25)
Autres lectures : Exode
20, 1-17; Ps 18 (19);
1
Corinthiens 1, 22-25
En chassant les vendeurs du Temple, Jésus pose un geste
prophétique comme le faisait si bien Jérémie.
La Pâque des Juifs approchait
Jésus purifie le
Temple en lui restaurant sa mission : « Ne faites
pas de la maison de mon Père une maison de trafic! »
Le Temple est la maison de son Père. Ses gestes et ses paroles
nous révéleront sa véritable identité
de Fils bien-aimé.
Sens de la mission
Jean place cet épisode au
début de son évangile alors que les autres évangélistes
le racontent plutôt à la fin, lors de la dernière
montée de Jésus à Jérusalem. Ainsi,
en ouverture, le geste expose le sens même de la mission de
Jésus. Jésus est venu restaurer la relation du peuple
avec son Père, qui a tellement aimé le monde qu'il
lui a donné son Fils unique.
L'évangile de Jean relit les
événements à plusieurs niveaux. Ici il ne s'agit
pas seulement du complexe magnifique du Temple physique avec son
esplanade et son enceinte, le sanctuaire et ses dépendances,
restauré par Hérode le Grand et détruit par
les Romains en l'an 70 de notre ère. Il n'en reste aujourd'hui
que l'esplanade, dite esplanade des mosquées. Il s'agit aussi
du Sanctuaire qui abrite le Saint des Saints, la pièce évoquant
la résidence de Dieu au milieu de son peuple où on
l'invoque et l'adore. Jean nous dit que Jésus parlait du
« sanctuaire » de son corps comme du lieu définitif
de la présence de Dieu parmi les hommes.
Le nouveau sanctuaire
Ce nouveau sanctuaire ne sera pas
détruit comme l'ancien. Pourtant, Jésus n'entend pas
supprimer les espaces de prière. Il en définit la
vraie nature. Désormais, notre sanctuaire, ce lieu où
nous rencontrons Dieu, n'est ni une nouvelle construction plus grandiose
que l'ancienne, ni un temple céleste que Dieu tiendrait en
réserve. Pour l'évangéliste du Verbe incarné,
le nouveau sanctuaire, toujours existant dans la gloire, c'est le
corps ressuscité de Jésus.
Ainsi cette première pâque
que Jésus célèbre au commencement de sa vie
publique, annonce déjà sa dernière, à
savoir sa mise à mort comme le nouvel « Agneau
de Dieu » et sa résurrection d'entre les morts.
Fruit d'une longue méditation du mystère de Jésus,
l'évangile nous fait partager la foi et la passion de Jean.
Au cours de ce Carême 2003, laissons purifier nos pratiques
par ce Jésus, passionné d'amour pour son Père
et notre Père.
Laurent Lafontaine, ptre
Source: Le Feuillet biblique,
no 1920. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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biblique de Montréal.
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