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Troisième dimanche de Carême B - 23 mars 2003
 
La purification du Temple

La purification du Temple (Jean 2, 13-25)
Autres lectures : Exode 20, 1-17; Ps 18 (19);
1 Corinthiens 1, 22-25

 

En chassant les vendeurs du Temple, Jésus pose un geste prophétique comme le faisait si bien Jérémie. La Pâque des Juifs approchait… Jésus purifie le Temple en lui restaurant sa mission : « Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic! » Le Temple est la maison de son Père. Ses gestes et ses paroles nous révéleront sa véritable identité de Fils bien-aimé.

Sens de la mission

     Jean place cet épisode au début de son évangile alors que les autres évangélistes le racontent plutôt à la fin, lors de la dernière montée de Jésus à Jérusalem. Ainsi, en ouverture, le geste expose le sens même de la mission de Jésus. Jésus est venu restaurer la relation du peuple avec son Père, qui a tellement aimé le monde qu'il lui a donné son Fils unique.

     L'évangile de Jean relit les événements à plusieurs niveaux. Ici il ne s'agit pas seulement du complexe magnifique du Temple physique avec son esplanade et son enceinte, le sanctuaire et ses dépendances, restauré par Hérode le Grand et détruit par les Romains en l'an 70 de notre ère. Il n'en reste aujourd'hui que l'esplanade, dite esplanade des mosquées. Il s'agit aussi du Sanctuaire qui abrite le Saint des Saints, la pièce évoquant la résidence de Dieu au milieu de son peuple où on l'invoque et l'adore. Jean nous dit que Jésus parlait du « sanctuaire » de son corps comme du lieu définitif de la présence de Dieu parmi les hommes.

Le nouveau sanctuaire

     Ce nouveau sanctuaire ne sera pas détruit comme l'ancien. Pourtant, Jésus n'entend pas supprimer les espaces de prière. Il en définit la vraie nature. Désormais, notre sanctuaire, ce lieu où nous rencontrons Dieu, n'est ni une nouvelle construction plus grandiose que l'ancienne, ni un temple céleste que Dieu tiendrait en réserve. Pour l'évangéliste du Verbe incarné, le nouveau sanctuaire, toujours existant dans la gloire, c'est le corps ressuscité de Jésus.

     Ainsi cette première pâque que Jésus célèbre au commencement de sa vie publique, annonce déjà sa dernière, à savoir sa mise à mort comme le nouvel « Agneau de Dieu » et sa résurrection d'entre les morts. Fruit d'une longue méditation du mystère de Jésus, l'évangile nous fait partager la foi et la passion de Jean. Au cours de ce Carême 2003, laissons purifier nos pratiques par ce Jésus, passionné d'amour pour son Père et notre Père.

Laurent Lafontaine, ptre

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1920. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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