Dieu a
tant aimé le monde
Le fils
médiateur et le jugement (Jean 3, 14-21)
Autres lectures : 2
Chroniques 36, 14-16.19-23; Ps 136 (137);
Éphésiens
2, 4-10
Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils
unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra
pas mais il obtiendra la vie éternelle (Jean 3, 16).
Cette affirmation présente une synthèse théologique
de la révélation du salut que Dieu offre aux êtres
humains. Typique de l'Évangile selon saint Jean, la
formule est l'une des plus denses et des plus achevées du
Nouveau Testament. Même si notre passage fait partie de l'entretien
de Jésus avec Nicodème, il nous fait quitter le ton
de la conversation pour passer à celui de l'exposé
théologique. C'est davantage l'évangéliste
que Jésus lui-même qui nous livre sa réflexion,
fruit d'une longue contemplation du mystère du salut révélé
à travers l'uvre de Jésus, le Fils de Dieu qui
a pris notre condition humaine.
Le verset cité plus haut affirme
d'une part l'universalité de l'amour de Dieu pour l'humanité
et son ampleur, par le don gratuit du Fils; et d'autre part l'effet
de ce don pour les hommes, à savoir l'entrée, par
la foi en Jésus, dans la plénitude de la vie qui est
communion d'amour avec le Père et le Fils.
Si l'amour se mesure au don de soi,
l'immensité de l'amour de Dieu ne peut être appréciée
que par le don de son Fils à l'humanité, qui est la
manifestation la plus accomplie de l'amour du Père. L'intention
du Père et le motif du don de son Fils sont précisés
dans la seconde partie du verset : afin que tout homme qui croit
en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle. L'amour
de Dieu ne veut rien d'autre que le bien total de l'humanité,
soit la vie éternelle, la vie pleine, totale et absolue de
communion à Dieu. L'accueil de ce don exige la foi de l'être
humain, qui est essentiellement une démarche vers la lumière
de la vérité.
L'amour de Dieu s'adresse à
tout être humain sans distinction. Mais ceux qui ont été
touchés par cet amour sont appelés à agir selon
la vérité, en conformant leur agir à la volonté
de Dieu. Ils sont ainsi attirés vers Jésus qui est
la lumière du monde, afin que leur soit révélé
l'amour de Dieu qui déjà les inspire, et que, éclairés
par la révélation de Jésus, ils croient en
lui et accèdent à la vie d'enfants de Dieu. En revanche,
l'être humain peut librement se replier dans le mal en refusant
la lumière qui éclairerait sa vie et l'amènerait
à un retournement intérieur complet. Il a le choix
entre les ténèbres, qui est rupture avec Dieu, et
la lumière, qui est communion de vie et d'amour avec Dieu.
Yves Guillemette, ptre
Source: Le Feuillet biblique,
no 1921. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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