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Cinquième dimanche de Carême B - 6 avril 2003
 
Une mort féconde

La venue des Grecs vers Jésus indique l'arrivée de l'heure (Jean 12, 20-33)
Autres lectures : Jérémie 31, 31-34; Ps 50 (51); Hébreux 5, 7-9

 

On chercherait en vain dans l'Évangile selon saint Jean des annonces de la passion équivalentes à celles des évangiles synoptiques. Pourtant on en trouve, notamment dans le passage que nous lisons aujourd'hui. Devant des Grecs venus à Jérusalem pour la Pâque, Jésus évoque sa mort de deux façons différentes mais complémentaires.

     Dans un premier temps, Jésus emprunte à la nature une comparaison, celle du grain de blé semé en terre, par laquelle il livre le sens qu'il donne à sa mort. Un petit grain de blé semé dans les profondeurs de la terre, comme lui-même est le Fils de Dieu semé sur la terre des hommes. Un petit grain de blé qui renferme une telle puissance de vie que sa transformation en terre va produire un fruit abondant qui servira la vie d'une multitude, comme lui-même s'est mis au service des hommes et des femmes pour leur révéler l'amour de Dieu. Cet amour a la puissance de faire vivre, de nous donner des raisons de vivre et de nous guider dans la recherche du sens à donner à notre vie. Celle-ci est essentiellement une croissance dans l'amour et le service, à la suite du Christ.

     Jésus a connu la transformation de la mort, comme c'est le cas pour le grain de blé, quand Dieu l'a relevé d'entre les morts. La vie de Jésus a été féconde; sa mort le sera également, car elle fait naître en nous la foi en Dieu, elle stimule notre espérance en la vie qui trouvera son plein accomplissement dans une communion d'amour avec Dieu, elle nous encourage à faire de l'amour un chemin de communion avec Dieu et de service pour les autres, vers la plénitude de la vie. Nous sommes tous appelés à nous considérer comme un grain de blé qui croit tellement à l'amour et à la vie, qui croit tellement au type d'homme voulu par Dieu et révélé en Jésus, qu'il est prêt à s'oublier lui-même pour servir Dieu et les autres, pour servir Dieu en servant les autres.

     Dans un second temps, Jésus annonce sa mort comme une élévation de terre qui attirera à lui tous les hommes. Encore une fois ce sera une mort féconde. L'évangéliste joue ici sur le double sens du verbe grec hypsoô qui signifie soit «élever», soit «exalter». Élevé sur la croix à la vue de tous, Jésus sera exalté ou glorifié par le Père. Pour Jean, la croix n'est pas un instrument de supplice, mais le lieu de la manifestation de la gloire de Dieu qui habite Jésus. C'est à ce moment que la plénitude de la vie divine sera répandue sur tous ceux qui élèveront les yeux de la foi vers le Christ glorieux pour naître à la vie d'enfants de Dieu.

Yves Guillemette, ptre

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1922. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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