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Dimanche du Christ, Roi de l'univers - 23 novembre 2003
 
Roi? C'est bien peu dire!

Jésus devant le tribunal romain (Jean 18, 33b-37)
Autres lectures : Daniel 7, 13-14; Ps 92 (93);
Apocalypse 1, 5-8

 

Pour la plupart des croyantes et des croyants de chez nous, le titre de « roi » attribué à Jésus semble faire injure. Jésus s'est dépouillé de la condition divine pour vivre comme l'un de nous. Comment peut-il se contredire en jouant les monarques? Sur ce point, l'évangile offre un premier réconfort : l'identité royale lui est attribuée par autrui. Selon les dires de Jésus, cette qualification vient de Pilate ou d'autres personnes, non identifiées. Ainsi, le titre ne traduit pas un repli de Jésus sur sa grandeur propre. Au contraire, cette appréciation surgit des expériences heureuses vécues par les premières générations croyantes.

     Pour un fonctionnaire compétent comme Pilate, le titre royal de Jésus détonne par rapport au comportement de ses compatriotes juifs. Qu'a fait Jésus pour se faire ainsi détester? La réponse de Jésus est claire : les gestes dont il subit les effets prouvent que son appartenance n'est pas confinée aux limites humaines. Jésus se présente comme « témoin de la vérité ». Dans la terminologie du quatrième évangile, cela revient à dire : Jésus se présente comme la révélation de l'amour de Dieu.

     Alors que les soi-disant « sciences occultes » à la mode incitent au repli sur soi, Jésus se présente comme témoin d'un autre. Ainsi, Jésus nous apprend à oser recevoir d'un autre. Les frontières de ma petite personne ne sont pas les frontières de l'univers. Au-delà de l'ombre de mon nombril, Jésus révèle l'essentiel.

     Suivre Jésus, accepter Jésus comme Seigneur et Roi, ce n'est donc pas s'enfermer dans l'obscurantisme et le passéisme. C'est exactement le contraire. C'est se donner une perspective unique en son genre, un point de vue qui est celui du Créateur, du Père éternel. Au lieu de juger toute chose en fonction de nous, voici un cadre de référence bien plus large, ajusté aux possibilités du regard de Dieu lui-même!

     Plus que jamais, sur la place publique, dans les média, on se moque de Jésus. Moi, membre d'un peuple trop souvent silencieux, est-ce que je tiens ferme dans ma relation d'estime et d'amitié avec lui? Est-ce que j'ose utiliser pour parler de lui un vocabulaire admiratif? Voilà peut-être pourquoi nous résistons tant devant cette célébration de la primauté de Jésus sur tout. À notre tour, nous sommes conviés à prendre la parole, au sujet d'un Tout-Autre si différent de nous...

 

Alain Fauther, ptre
Directeur des programmes de premier cycle
en études bibliques, études pastorales et théologie
Faculté de théologie et de sciences religieuses
Université Laval

 

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1946. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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La fin d'un monde!