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Troisième dimanche ordinaire B - 26 janvier 2003
 
Partir derrière lui

Première participation de Jésus (Marc 1, 14-20)
Autres lectures : Jonas 3, 1-5.10; Ps 24 (25)
1 Corinthiens 7, 29-31

 

Lorsque Jésus entre dans la vie de Simon, d'André, de Jacques et de Jean il les trouve en train d'exercer leur métier : pêcher au grand large et réparer les filets. Cette irruption de Jésus dans l'existence de ces braves gens sera plus bouleversante qu'une tempête sur le lac. Car Jésus ne les invite pas, il leur ordonne de le suivre : Venez derrière moi (Marc 1, 1-7). En langage biblique cela signifie : devenez mes disciples.

     Aussitôt, laissant là leurs filets, ils le suivirent (Mc 1, 18). Si Marc souligne, à bon droit, l'urgence de l'appel et la rapidité de la réponse, c'est que ces deux mouvements méritent réflexion. Nous l'avons dit, ces hommes sont des compétences dans leur métier. S'ils ne sont pas des riches, ils ne sont pas non plus des miséreux. Ils étaient probablement partenaires dans l'entreprise familiale ce qui suppose qu'ils ont eu des personnes à avertir et des choses à distribuer. C'est pourquoi Marc juge bon de dresser une liste de ce qu'ils laissent derrière eux : filets, barques, père et ouvriers (Mc 1, 20).

     L'absence d'hésitation de ces adultes étonne. On n'abandonne pas dare-dare sur la grève les outils de son gagne pain. On peut facilement imaginer que le geste fut moins spontané que ne le laisse entendre le récit. Pourquoi alors cette façon de raconter l'événement? C'est que le rédacteur est allé au plus court. Son intention profonde consiste à nous livrer un message évangélique d'un tout autre ordre. Pour essayer de le saisir, entrons dans l'intimité du coeur de Jésus. Ce dernier, en étant témoin de la générosité de ces hommes et en constatant qu'ils n'exigent pas un long délai pour se mettre à sa suite, a dû les apprécier, les aimer spontanément. C'est pourquoi leur manière d'agir demeurera un modèle pour les âges à venir. En effet, les personnes humbles et confiantes comme les premiers disciples, sont naturellement ajustées à la Bonne Nouvelle. Elles ont le coeur libre. Et c'est dans cette liberté intérieure qu'elles trouvent le courage de libérer aussi leurs mains pour travailler au Royaume de Dieu à la suite de Jésus.

     Dans toute aventure spirituelle la disponibilité est exigée. Nous accrocher à hier ou craindre demain n'est pas pour ainsi dire, chrétien. Le lâcher prise est de rigueur pour qui veut avancer librement vers un nouvel amour, un nouveau défi ou un nouveau paysage. Ces humbles pêcheurs ignoraient jusqu'où les mènerait leur démarche de disciples. Ils n'avaient sûrement pas prévu qu'elle les mènerait jusqu'au martyre. Bien sûr avant d'en arriver là, ils ont craint, douté, discuté. Mais un jour ils ont compris le sens profond de cette parole : Ils partirent derrière lui (Mc 1, 20).

Ghislaine Salvail, SJSH

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1912. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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