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Dimanche de la Résurrection - 20 avril 2003
 
La course du premier jour
de la semaine

Le tombeau vide (Jean 20, 1-9)
Autres lectures : Actes 10, 34a.37-43; Ps 117 (118); Colossiens 3, 1-4

 

Tôt le matin, en toute saison et souvent par tous les temps, dans les rues de nos quartiers ou sur des routes de campagne, des gens vont courir pour se maintenir en bonne forme physique, d'autres parfois, parce qu'ils sont en retard pour prendre l'autobus qui les amènera au travail. Ce matin-là, à Jérusalem, on observe aussi un certain va-et-vient, peut-être inhabituel : une femme, Marie-Madeleine, qui rentre en courant dans la ville après être allé visiter un tombeau, deux hommes, l'un nommé Simon-Pierre et l'autre resté anonyme, qui font le même trajet en sens inverse. Que se passe-t-il donc?

     L'événement en lui-même, bien que fâcheux, est assez simple: la tombe où on avait, quelques heures plus tôt, déposé le corps de Jésus, semble avoir été violée; la pierre qui en fermait l'entrée a été enlevée et Marie en déduit aussitôt que le corps a disparu. Voilà donc l'explication de sa course : partager avec des proches de Jésus cette nouvelle inquiétante : on a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l'a mis (v. 2). Simon-Pierre et son compagnon courent, eux aussi, pour constater la situation. Tout ce qu'ils voient, ce sont les pièces de tissu ayant servi à l'ensevelissement : elles ont été soigneusement pliées. Tels sont les faits qui motivaient la course de ces personnes ce matin-là. Ces faits, n'importe quel habitant de Jérusalem aurait pu les constater. Pour les comprendre, il fallait un surplus de lumière. Ce n'est pas pour rien que l'évangéliste précise que Marie-Madeleine se rend au tombeau de grand matin; alors qu'il fait encore sombre (v. 1). Comme elle n'a pas encore compris le sens de l'événement, elle demeure dans les ténèbres jusqu'à ce que Jésus lui-même vienne se manifester à elle (cf. Jn 20, 16).

     Il en va de même pour les disciples. La constatation des faits n'amène pas automatiquement la foi. Le premier à croire est cet autre disciple, celui que Jésus aimait (v. 2). Respectons l'anonymat dans lequel l'évangéliste a voulu le laisser. Ce disciple est le premier à passer de la vision à la foi : il vit et il crut (v. 8). Mais il n'a pas vu ce qu'il a cru. Ce qu'il voyait, c'est ce qui s'offrait au regard de toute personne qui aurait été là au même moment : l'absence du corps et l'abandon des linges mortuaires. Ce qu'il a cru, c'est le mystère de la résurrection : Jésus est vivant; il est passé de ce monde à son Père (cf. Jn 13, 1). Parce qu'il se sait aimé et qu'il sait que cet amour est plus fort que la mort, il est le premier à croire au Christ ressuscité.

     L'évangéliste ajoute un deuxième argument pour permettre d'interpréter correctement la situation : d'après l'Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d'entre les morts (v. 9). C'est seulement à ce moment-ci du récit qu'apparaît le mot : ressusciter. Le texte auquel pense l'évangéliste n'est pas précisé; on peut suggérer : après deux jours, il nous fera revivre, le troisième jour il nous relèvera et nous vivrons en sa présence (Osée 6,2). Mais, plus encore qu'un passage particulier, c'est toute l'Écriture qui est orientée vers l'accomplissement de la promesse de Dieu, pleinement réalisée dans la mort et la résurrection de Jésus. Un tel événement mérite bien qu'on courre pour le découvrir.

Jérôme Longtin, ptre

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1924. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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Au cœur de la souffrance et de la mort