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Dimanche des Rameaux B - 13 avril 2003
 
Au cœur de la souffrance
et de la mort

Jésus devant le sanhédrin (Marc 14, 53-65)
Autres lectures : Isaïe 50, 4-7; Ps 21 (22); Philippiens 2, 6-11

 

Que de détresses, d'injustices et de souffrances dans notre monde! Et la mort qui frappe de jeunes victimes innocentes! Les femmes et les hommes sont sans cesse confrontés à cette tragique réalité. Certains s'en scandalisent, se révoltent et trouvent un non-sens à la vie reprochant à Dieu de ne pas faire disparaître du revers de la main, par un acte magique, ce qui broie tant le cœur humain. Mystère! Mais ne sommes-nous pas précisément appelés à découvrir dans la mort-résurrection de Jésus, la puissance et la sagesse de Dieu?

     L'évangéliste Marc décrit les dernières heures de Jésus dans toute leur cruauté. Son approche déconcerte : les faits sont bruts, secs, non commentés et non expliqués. Jésus est criblé (ou victime) d'injustices. Les grands-prêtres en restent à une vision étroite du messianisme : celle du successeur de David qui mettrait fin à la domination étrangère et conférerait une place dominante à la nation afin qu'elle rayonne sa foi. Les foules, fouettées par des agitateurs, se moquent et ridiculisent le condamné. Les amis-disciples désertent. Ce n'est que trahison, reniement ou ruse, haine, jalousie et faux-témoignages, mauvais traitements et humiliations.

     La mort ignoble de Jésus innocent serait-elle absurde? Face à un signe aussi déconcertant que la croix, la communauté croyante et l'évangéliste Marc discernent malgré tout un sens. Ils découvrent que la fin tragique de Jésus n'est pas contraire à sa mission de libération, à son attitude de tendresse et de compassion pour les moins que rien, si facilement jugés par les hommes et les femmes. En se souvenant de la dernière cène, ils saisissent davantage l'itinéraire unique de leur Maître et Seigneur et perçoivent le sens nouveau du Messie attendu.

     La cène est le moment où s'accomplit un geste de communion, elle est signe de ce qu'est l'alliance de Dieu avec tous les humains. Jésus partage avec les hommes et les femmes de toutes les époques, les heures les plus ténébreuses et les plus éprouvantes de sa destinée humaine. Il affronte la dernière heure, en portant sur lui la haine, la malfaisance, l'injustice - à savoir, le péché - de ceux qui le conduisent à la crucifixion. Il ne refuse pas la tragédie qu'il a vu venir, mais s'y soumet avec patience et obéissance. Avec l'amour dont Dieu seul est capable.

      La foi ne sort pas le chrétien de la réalité humble et déconcertante de sa vie; elle ne le conduit pas à fuir la douleur et l'humiliation du monde présent. La foi en Jésus, Christ, nous fait attendre dans les moments douloureux l'intervention mystérieuse, mais décisive de Dieu.

Julienne Côté, CND

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1923. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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Au cœur de la souffrance et de la mort