Des gens
heureux
Jésus
apparaît à ses disciples (Jean 20, 19-31)
Autres lectures : Actes
4, 32-35; Ps 117 (118); 1
Jean 5, 1-6
En conclusion de l'évangile, l'auteur nous avertit que les
signes accomplis par Jésus ont été mis par
écrit « afin que vous croyiez que Jésus est
le Messie, le Fils de Dieu » (Jean 20, 31). Et curieusement,
le signe d'un Jésus montrant ses blessures met en évidence
la difficulté à croire des disciples, et l'incrédulité
d'un autre disciple, en l'occurrence Thomas. Voyons ce que nous
pouvons tirer de cette constatation.
Si les apôtres ont eu besoin
de voir pour croire et être «remplis de joie»
(Jean 20, 20), cette vision ne semble pas les avoir convaincus que
leur Maître est toujours vivant. Et leur joie n'a pas réussi
à chasser leur angoisse car « huit jours plus tard
», ils sentent encore le besoin de demeurer derrière
« des portes verrouillées » (Jean 20, 26).
Il faut penser que la peur des juifs leur noue les entrailles, l'intelligence
et le cur, les empêchant ainsi de puiser leur force
dans le souvenir visible du Ressuscité. Ce n'est pas cette
foi que Jésus proclamera bienheureuse ...
Le cas de Thomas est un cas d'espèce.
Croire ses compagnons sur parole ne semble pas être dans ses
habitudes. Non seulement il ne veut pas être en reste, il
veut toucher en plus de voir. Il veut palper la preuve que Jésus
est bel et bien passé de la mort à la vie. Ce n'est
pas non plus cette foi que Jésus proclamera bienheureuse...
Cependant, la peur, le doute, la joie de la reconnaissance, le cri
de la foi et l'adhésion indéfectible de ces témoins
oculaires de la résurrection de Jésus deviendront
par la suite le fondement de notre foi présente.
Si la foi des apôtres et celle
de Thomas n'est pas surprenante car ils ont vu, entendu et touché,
la foi des autres qui ont suivi tient du miracle. Ces autres, ce
sont ces milliers de croyants, cette foule constituée des
gens « heureux qui croient sans avoir vu » (Jean
20, 29). Ces autres, c'est nous tous, c'est vous et moi qui méritons
ce bonheur.
Pourquoi sommes-nous ces gens heureux
de croire sans avoir vu? J'avoue n'avoir pas vidé la question
mais je risque une réponse. Nous sommes heureux parce que
la source pascale ne cesse d'alimenter notre vie spirituelle. Jour
après jour, elle produit des fruits visibles de bonté,
de paix, de pardon. Nous n'avons rien vu du Ressuscité, même
pas le tombeau vide. Il ne nous est pas apparu dans le jardin ni
croisé sur le chemin, et pourtant nous l'aimons et sa résurrection
nous fait chanter et espérer...
Ghsilaine Salvail, SJSH
Source: Le Feuillet biblique,
no 1925. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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