Une mort
offerte librement
Le pasteur
véritable et le mercenaire (Jean 10, 11-18)
Autres lectures : Actes
4, 8-12; Ps 117 (118); 1
Jean 3, 1-12
Pour plusieurs croyants, la mort de Jésus demeure une énigme.
On nous a tellement parlé de ce Dieu qui voue son Fils à
la mort, à la mort affreuse sur une croix et cela à
cause de nos péchés. Avouons qu'il est difficile d'y
voir clair.
Selon les historiens, les causes
de la mort de Jésus sont multiples. Énumérons
en quelques unes : la frilosité pharisienne devant les prises
de position de Jésus concernant le sabbat et la manière
d'interpréter la Loi; la cupidité qui conduira un
des siens à la trahison; la veulerie d'un procureur romain;
le climat survolté entourant la fête de la Pâque.
Si toutes ces raisons ne sont pas fausses, elles sont du moins insuffisantes.
C'est l'évangile d'aujourd'hui qui nous offre la clé,
la seule, qui peut ouvrir nos curs au mystère de la
rédemption.
Un don d'amour
Jésus n'a pas été la victime esclave des circonstances
énumérées plus haut. Tous ces gens ne furent
pas non plus les acteurs prédestinés de ce drame qui
a conduit Jésus à la mort. Les seuls responsables?
Jésus et son Père. Cela vous étonne? Relisons
le texte de Jean et essayons de saisir le sens de l'image que Jésus
emploie. C'est celle du bon pasteur qui, voyant venir le loup,
non seulement ne quitte pas ses brebis mais est prêt à
risquer sa vie pour elles : Le vrai berger donne sa vie pour
ses brebis (Jean 10, 11). La raison en est simple : il connaît
ses brebis et ses brebis le connaissent (Jn 10, 14). En langage
biblique, connaître est le propre du cur. Et cet amour
est celui qui déborde du cur de son Père car
cette connaissance origine de la même source : comme le
Père me connaît (Jn 10, 15).
Un don de liberté
La mort de Jésus, malgré
l'apparente fatalité liée aux circonstances et à
l'entourage, fut un don d'amour offert en toute liberté et
en toute fidélité à sa mission salvatrice.
Les paroles de Jésus sont explicites : Je donne ma vie
(...) personne n'a pu me l'enlever, je la donne de moi-même
(...)(Jn 10, 17-18).
Le Christ ne cesse de redire cette
réalité du don offert librement. Pourquoi cette insistance?
C'est que l'amour exige la liberté de celui qui l'offre et
aussi de celui ou celle qui l'accueille. Sans liberté il
ne peut y avoir d'amour viable.
Pour le salut de tous
Non, Jésus n'est pas tombé
bêtement dans le piège tendu par ceux qui voulaient
sa mort. Par sa mort il a sauvé les siens et toutes les autres
brebis qui sont pour un temps en dehors du bercail. Un jour, elles
écouteront sa voix (Jn 10, 16), cette voix chaleureuse
de tendresse, et alors l'unification du troupeau aura lieu dans
la joie du retour.
Ghislaine Salvail, SJSH
M. en théologie
License en Littérature française
Baccalauréat en enseignement
Source: Le Feuillet biblique,
no 1927. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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biblique de Montréal.
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