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Quatrième dimanche de Pâques B - 11 mai 2003
 
Une mort offerte librement

Le pasteur véritable et le mercenaire (Jean 10, 11-18)
Autres lectures : Actes 4, 8-12; Ps 117 (118); 1 Jean 3, 1-12

 

Pour plusieurs croyants, la mort de Jésus demeure une énigme. On nous a tellement parlé de ce Dieu qui voue son Fils à la mort, à la mort affreuse sur une croix et cela à cause de nos péchés. Avouons qu'il est difficile d'y voir clair.

     Selon les historiens, les causes de la mort de Jésus sont multiples. Énumérons en quelques unes : la frilosité pharisienne devant les prises de position de Jésus concernant le sabbat et la manière d'interpréter la Loi; la cupidité qui conduira un des siens à la trahison; la veulerie d'un procureur romain; le climat survolté entourant la fête de la Pâque. Si toutes ces raisons ne sont pas fausses, elles sont du moins insuffisantes. C'est l'évangile d'aujourd'hui qui nous offre la clé, la seule, qui peut ouvrir nos cœurs au mystère de la rédemption.

Un don d'amour

Jésus n'a pas été la victime esclave des circonstances énumérées plus haut. Tous ces gens ne furent pas non plus les acteurs prédestinés de ce drame qui a conduit Jésus à la mort. Les seuls responsables? Jésus et son Père. Cela vous étonne? Relisons le texte de Jean et essayons de saisir le sens de l'image que Jésus emploie. C'est celle du bon pasteur qui, voyant venir le loup, non seulement ne quitte pas ses brebis mais est prêt à risquer sa vie pour elles : Le vrai berger donne sa vie pour ses brebis (Jean 10, 11). La raison en est simple : il connaît ses brebis et ses brebis le connaissent (Jn 10, 14). En langage biblique, connaître est le propre du cœur. Et cet amour est celui qui déborde du cœur de son Père car cette connaissance origine de la même source : comme le Père me connaît (Jn 10, 15).

Un don de liberté

     La mort de Jésus, malgré l'apparente fatalité liée aux circonstances et à l'entourage, fut un don d'amour offert en toute liberté et en toute fidélité à sa mission salvatrice. Les paroles de Jésus sont explicites : Je donne ma vie (...) personne n'a pu me l'enlever, je la donne de moi-même (...)(Jn 10, 17-18).

     Le Christ ne cesse de redire cette réalité du don offert librement. Pourquoi cette insistance? C'est que l'amour exige la liberté de celui qui l'offre et aussi de celui ou celle qui l'accueille. Sans liberté il ne peut y avoir d'amour viable.

Pour le salut de tous

     Non, Jésus n'est pas tombé bêtement dans le piège tendu par ceux qui voulaient sa mort. Par sa mort il a sauvé les siens et toutes les autres brebis qui sont pour un temps en dehors du bercail. Un jour, elles écouteront sa voix (Jn 10, 16), cette voix chaleureuse de tendresse, et alors l'unification du troupeau aura lieu dans la joie du retour.

Ghislaine Salvail, SJSH
M. en théologie
License en Littérature française
Baccalauréat en enseignement

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1927. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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La reconnaissance du Ressuscité