Les sans-abri
spirituels
L'image
de la vigne et des branches (Jean 15, 1-8)
Autres lectures : Actes
9, 26-31; Ps 21 (22); 1
Jean 3, 18-24
Dans notre société, de plus en plus de gens déambulent
dans les rues des grandes villes. Ces personnes n'occupent aucun
emploi stable et ne possèdent aucun domicile fixe. Pour se
nourrir, ils quémandent des dons aux passants. Pour dormir,
ils se dénichent un endroit calme dans un parc
les
plus chanceux peuvent compter sur les services des refuges. Le drame
de la faim augmente lorsque la générosité des
passants n'est pas au rendez-vous. La souffrance physique s'intensifie
quand la pluie et les grands froids sévissent. S'ajoute également
la détresse psychologique quand ces gens deviennent victimes
de rejet. Quel triste mode de vie. Que de dignité humaine
bafouée!
Toutefois, une autre détresse
afflige aussi notre société : les sans-abri spirituels.
Bien qu'on n'en parle pas dans les médias, cette situation
n'en demeure pas moins une catastrophe humaine. Combien de gens
n'ont aucune raison de vivre sont déprimés ou ont
des tendances suicidaires? Au cours des dernières décennies,
le rejet de la foi a créé des itinérants spirituels.
Ce drame prend d'autant plus d'importance que peu de gens viennent
en aide à ce type de sans-abri.
Heureusement, les chrétiens
peuvent toujours se réfugier en Dieu pour assurer leur protection
spirituelle. Dans ce sens, l'Évangile selon saint Jean
utilise abondamment la symbolique du « demeurer » en Dieu.
Ce verbe se retrouve 35 fois dans le quatrième évangile,
et huit fois dans ce passage-ci.
Dans l'évangile, le verbe
« demeurer » signifie beaucoup plus que résider
ou habiter à un endroit déterminé. Le «
demeurer » biblique fait référence au grand projet
de Dieu d'habiter près de son peuple (habiter parmi nous).
Bien sûr, ce projet est devenu réalité en la
personne de Jésus. En lui, Dieu s'unit à l'humanité,
il établit sa demeure dans le monde : Demeurez en moi,
comme moi en vous (verset 4). Grâce à Jésus,
l'humanité peut désormais trouver sa demeure en Dieu.
Comment pourrait-on expliquer cette
union intime entre Dieu et le monde? Pour y arriver, l'évangéliste
Jean utilise l'image de la vigne. Les sarments (les nouvelles pousses
de l'année) sont reliés au reste de la vigne. De la
même façon, les disciples demeurent unis à Jésus.
Tout comme la sève circule dans la totalité de la
vigne, ainsi la vie de Dieu anime entièrement le disciple.
Le sarment et la vigne ne forment qu'une seule et même plante.
Une unité semblable soude le disciple et Jésus. Pour
demeurer uni à Jésus, il suffit de demeurer en harmonie
avec sa Parole. Se mettre à l'écoute de la Parole
et se laisser vivifier par elle, telle la sève d'une plante.
Avec le temps, la Parole fera croître en profondeur
elle nous fera porter du fruit. De cette façon, le disciple
est assuré de ne jamais devenir un sans-abri spirituel.
Daniel Montpetit, bibliste
Rédacteur à la pige du Feuillet biblique
Professeur d'informatique et de réseautique
au Collège Jean-Eudes
Source: Le Feuillet biblique,
no 1928. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre
biblique de Montréal.
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