INTERBIBLE
Au son de la cithare
célébrer la paroleintuitionspsaumespsaumespsaumes
off Nouveautés
off Cithare
off Source
off Découverte
off Écritures
off Carrefour
off Caravane
off Scriptorium
off Artisans

 

 
Célébrer la Parole

 

orant
Imprimer
Sixième dimanche ordinaire C - 15 février 2004
 
Le sacrement de Jésus

Des foules viennent à Jésus (Luc 6, 17.20-26)
Autres lectures : Jérémie 17, 5-8; Ps 1, 1a.c-2, 3, 4.6a
1 Corinthiens 15, 12.16-20

 

Heureux, vous qui êtes pauvres, qui avez faim, et qui pleurez (Luc 6, 20-21). Voilà les tout premiers mots que Jésus adresse à ses disciples rassemblés autour de lui. Ces paroles ont dû déconcerter son auditoire formé de gens venus de toute la Judée et du littoral de Tyr et de Sidon (v. 17). Pensez donc, proclamer bienheureuse la condition misérable de ces pauvres! C'est presque leur faire affront. Pourquoi devraient-ils être heureux et sauter de joie (v. 23), alors que le malheur est leur lot quotidien? Et comment, là où s'accumule toute la détresse du monde, le Royaume pourrait-il s'installer?

Pourquoi?

     Une des premières raisons est que le pauvre a toujours été considéré dans l'évangile comme le «sacrement de Jésus». Il est le lieu privilégié où l'on peut atteindre celui qui a donné sa vie pour l'humanité. Il est le «signe» que Dieu est là en Jésus. Accueillir ces méprisés, c'est le trouver, c'est le toucher, c'est l'approcher de près, de très près...

Comment?

     Le point de jonction entre le misérable et Jésus est aussi le «sacrement de notre délivrance». Comment? En ce sens que le dénuement est l'unique lieu où peut s'effectuer cet «admirable échange» entre le divin et l'humain, entre le très riche et le très pauvre : De riche qu'il était, Jésus s'est fait pauvre, pour nous enrichir (2 Co 8, 9). C'est sur cette faiblesse que Dieu s'est penché lorsqu'il a permis que son Fils en prenne la livrée et surtout en subisse les limites. Si les pauvres donc sont la porte d'entrée pour le rejoindre, nous pouvons dire que toute pauvreté est également chemin qui conduit vers lui. Mais si, en lisant ces lignes, je ne me reconnais pas pauvre de biens matériels, comment alors puis-je prétendre avoir accès au cœur de Dieu, c'est-à-dire à la miséricorde de son Fils? En posant la question, nous avons donné un élément de réponse dans le mot «miséricorde».

Une corde tendue à notre misère

     Quelqu'un a dit que «La miséricorde est une corde tendue à la misère», et j'ajouterais, à la vraie misère, celle qui emmure de l'intérieur et qui bloque l'accès au bonheur. Si vendre ses biens n'est pas facile, lâcher prise pour faire le saut de la foi est encore plus difficile. Mais, selon Jésus, c'est le prix à payer pour tomber dans les bras de son Père et pouvoir enfin être bienheureux.

Ghislaine Salvail, SJSH
M. en théologie
Licence en Littérature française
Baccalauréat en enseignement

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1958. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

Chronique précédente :
Touchés, envoyés!