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8e dimanche ordinaire B - 26 février 2006
 

L'alliance nouvelle en Jésus, l'Époux unique

Jésus et le jeûne Marc 2, 18-22
Autres lectures : Osée 2, 16.17b.21-22; Psaume 102(103); 2 Corinthiens 3, 1b-6


Le thème nuptial de l'Époux et de l'Église-communauté permet de mieux saisir l'alliance d'amour et de tendresse que Dieu conclut avec les femmes et les hommes de tout temps.

   Au cours de son ministère auprès des foules, Jésus est contesté par les scribes, les Pharisiens, l'ensemble de ses adversaires politiques et religieux, voire même de sa famille. Ses opposants malveillants lui tendent des pièges; Jésus déjoue leurs pensées pour mieux éclairer le mystère de sa personne. Comment, aujourd'hui, la communauté chrétienne et chaque personne croyante en particulier, peuvent-elles penser se soustraire aux oppositions et aux attaques de ceux et celles qui ne partagent pas leur foi et leur pratique? Grâce à l'Esprit, leur persévérance les confirme dans la présence de l'Époux unique.

    Dans l'Évangile de Marc, au chapitre 1, verset 39, Jésus se rend en Galilée, Que se passe-t-il alors? Les gens viennent à lui (1, 45); aux chapitres 2 et 3, l'évangéliste relate une série de controverses entre les Pharisiens et Jésus. Cela se passe au moment de la guérison du paralytique (2, 1-12), du repas de Jésus avec les pécheurs (13-17) et de la discussion autour du jeûne.

Un passage entre l'ancien et le nouveau
    Dans le judaïsme et à l'époque de Jean le Baptiste, la pratique du jeûne exprime l'humble dépendance des personnes devant Dieu. Il est obligatoire uniquement le jour des Expiations. Les Pharisiens, par contre, interprètent la Loi en amplifiant les exigences : ils prônent le jeûne deux fois par semaine et aussi, à l'occasion d'un deuil. Jésus, pour sa part, propose une autre attitude, jugée trop laxiste aux yeux des rigoristes. Il propose de l'inédit, de l'inattendu.

Le présent du Royaume
    Les adversaires et les foules se questionnent donc sur Jésus : Qui est-il? De qui tient-il son autorité? D'où lui vient cette liberté face aux institutions religieuses, aux coutumes, à la Loi qui est le principe de la communauté et de sa cohésion? Jésus semble tout transgresser, et pourtant il ne rejette pas le jeûne (Matthieu 6, 16-18). Avant tout, les rigoristes semblent incriminer l'enseignement du Maître.

    Dans un premier temps, Jésus répond à toutes leurs inerrogations en s'appuyant sur le bon sens de tous, ce qu'il y a de plus normal : ce ne sont pas les gens valides qui ont besoin de médecin, mais les malades (2, 17); quand l'époux est là, ses compagnons ne jeûnent pas (2, 19); à vin nouveau outres neuves (2, 22); le sabbat a été fait pour l'homme et non pas l'homme pour le sabbat (2, 27). N'est-il question que d'une élémentaire sagesse dans ses répliques de Jésus? Oh! non. Il s'agit de l'aujourd'hui des disciples et des foules. Avec Jésus, une rupture avec l'habituel et avec l'ancien est proposée. Jésus tient une puissance lui venant de Dieu et dévoile l'amour infini de son Père.

L'Époux est présent... puis « sera arraché »
    Il convient de tenir compte que les adversaires posent des questions à Jésus, et également aux disciples (v. 18). La communauté des disciples de Jésus (2, 15), face à celle de Jean, est déjà bien constituée et perceptible, et autant de temps que les premiers ont l'Époux avec eux, la joie est au rendez-vous, ainsi que la paix que procure la présence de Dieu en son Fils.

    ...quand l'Époux sera arraché d'eux... alors ils jeûneront, en ce jour-là (v. 20). Oui, alors le jeûne chrétien commencera, un jeûne sans attache à la Première Alliance, mais en relation avec la passion, la mort et la résurrection de Jésus Christ. L'Église-communauté vivra et accomplira intérieurement le mouvement de son Époux, le passage de la mort à la vie, en mourrant à ses méchancetés et à ses fautes, à son égoïsme et à ses convoitises. Ce passage sera une participation au monde absolument neuf que Jésus aura instauré au cours de son ministère mais surtout au moment de sa mort, cette heure ultime de l'offrande d'amour de sa vie.

   Combien la relation s'est resserrée entre Jésus et les disciples! Le thème nuptial qui exprime une relation de qualité revient à maintes reprises dans le Premier Testament, chez Osée notamment. Dans les évangiles, mentionnons le récit des vierges en attente de l'époux (Matthieu 25), les paroles du Baptiste qui se présente comme l'amour de l'époux (Jean 3, 29). Cette symbolique nuptiale apparaît dans le récit des noces de Cana (2, 1-12), dans le dialogue avec la Samaritaine (4, 1-42).

La symbolique nuptiale
Osée 2, 16-17b.21-22

    Le texte d'Osée évoque le premier mariage de Dieu avec sa fiancée, soit son peuple Israël, lorsque Dieu le fit sortir d'Égypte. Le désert fut un lieu de fiançailles, une époque où se développèrent des liens d'amour. Un temps de richesse où Dieu comblait les siens de manne, de cailles, d'eau, et aussi un temps d'épreuve où des voix geignent et pleurent sur leur sort. La fiancée se rend infidèle.

    Puis, le temps de l'exil advient avec les ruines, les exactions et la douleur sans fin. Alors le prophète inspiré entrevoit un avenir prometteur. S'appuyant sur l'expérience personelle de son épouse infidèle qu'il aime toujours, il sait en profondeur que Dieu aime patiemment sa fiancée idolâtre et volage, son peuple Israël.

    Avec un séjour au désert babylonien, le peuple-épouse sera recréé grâce à la prévenance divine et à sa miséricorde sans limite qui est le propre des entrailles divines : Tu seras ma fiancée, et ce sera pour toujours... et je t'apporterai la justice et le droit, l'amour et la tendresse; tu seras ma fiancée, et je t'apporterai la fidélité, et tu connaîtras le Seigneur (vv. 21-22).

Une alliance vécue dans le coeur des croyants
2 Corinthiens 3, 1b-6

   Cette alliance qui vient de Dieu est vécue par Paul et les premières communautés de Corinthe. Quel magnifique constat est fait par l'Apôtre, lui qui n'a pas besoin de lettre de recommandation auprès de la communauté qu'il a fondé, contrairement à un ambassadeur qui doit présenter ses lettres de créance au moment de prendre sa charge dans le pays qu'on lui désigne! Sa lettre-document est le cœur des croyants agissant sous l'influx de l'Esprit du Dieu vivant (vv. 3.6), l'Esprit (qui) donne la vie (v. 6).

   La puissance du Dieu de Jésus, le souffle de l'Esprit vivifiant est en action chez les croyants : Notre capacité vient de Dieu (v. 6). Qui écoute l'Esprit à l'intime de son cœur parvient à vivre l'essentiel de la loi d'amour de Dieu et du prochain.

Julienne Côté, CND
Professeure Régina Assumpta, Montréal

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2046. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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